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Dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 03/05/2014 

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Dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques



Caractéristiques diagnostiques




    Les caractéristiques essentielles de la dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques sont des mouvements anormaux, involontaires, de la langue, de la mâchoire, du tronc ou des extrémités dont l'apparition est en relation avec la prise de médicaments neuroleptiques.

    Ces mouvements sont présents sur une période d'au moins 4 semaines ;

    Ils peuvent être :
    • choréiformes (rapides, saccadés, non répétitifs),
    • athétosiques (lents, sinueux, continus),
    • rythmiques (par exemple des stéréotypies).

    Les signes ou les symptômes apparaissent pendant un traitement neuroleptique ou dans les 4 semaines qui suivent l'arrêt d'un traitement neuroleptique par voie orale (8 semaines pour un neuroleptique d'action prolongée). Le traitement neuroleptique doit avoir été pris pendant au moins 3 mois (ou 1 mois chez les sujets de 60 ans ou plus). Bien qu'un grand nombre d'études épidémiologiques aient établi l'existence d'une relation étiologique entre la prise de neuroleptiques et la dyskinésie tardive, toute dyskinésie chez un sujet sous neuroleptiques n'est pas nécessairement une dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques.

    Les mouvements anormaux ne doivent pas être dus à une affection neurologique ou une autre affection médicale générale (par exemple, maladie de Huntington, chorée de Sydenham, dyskinésie spontanée, hyperthyroïdie, maladie de Wilson), à un dentier mal adapté ou à la prise d'autres médicaments susceptibles d'entraîner une dyskinésie réversible aiguë (p. ex., la L-Dopa, la bromocriptine).

    Les mouvements anormaux ne doivent pas non plus pouvoir être mieux expliqués par un trouble aigu des mouvements induits par les neuroleptiques (par exemple, dystonie aigüe induite par les neuroleptiques, akathisie aiguë induite par les neuroleptiques).

    Plus des trois quarts des sujets ayant une dyskinésie tardive ont des mouvements anormaux orofaciaux ; environ 50 % ont des mouvements anormaux des membres et près d'un quart ont une dyskinésie axiale du tronc. Les trois régions sont touchées à la fois chez approximativement 10 % des sujets. D'autres groupes musculaires peuvent être affectés (p. ex., pharyngés, abdominaux) mais cela est rare, surtout en l'absence de dyskinésie de la région orofaciale, des membres ou du tronc. La dyskinésie des membres ou du tronc sans manifestations orofaciales est plus répandue chez les sujets jeunes, alors que les dyskinésies orofaciales sont typiques des personnes âgées.

Caractéristiques associées




    Les symptômes de la dyskinésie tardive ont tendance à être aggravés par les stimulants, par l'arrêt des neuroleptiques et par les médicaments anticholinergiques ; ils peuvent être transitoirement majorés par les émotions, le stress et au cours de mouvements volontaires de régions du corps qui ne sont pas touchées par la dyskinésie. Les mouvements anormaux de la dyskinésie sont diminués transitoirement par la relaxation et par les mouvements volontaires des parties du corps qui sont affectées par la dyskinésie. La dyskinésie disparaît en général pendant le sommeil. Elle peut être supprimée, au moins transitoirement, par l'augmentation de la dose des neuroleptiques ou des sédatifs.

    La prévalence générale de la dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques chez les sujets qui ont reçu un traitement neuroleptique prolongé varie de 20 à 30 %.

    L'incidence générale chez les sujets jeunes varie de 3 à 5 % par an. La dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques paraît plus fréquente chez les personnes d'âge moyen et chez les sujets âgés, avec des taux de prévalence allant jusqu'à 50 % et une incidence de 25 à 30 % après une moyenne d'une année de prise cumulative de neuroleptique.

    Les variations dans les taux de prévalence rapportés peuvent être dues à un manque de rigueur dans la définition d'un cas, à la diversité des pratiques de prescription des neuroleptiques, aux plans expérimentaux des études et à la démographie de la population étudiée.

    Il n'existe pas de différence manifeste selon le sexe en ce qui concerne la susceptibilité à la dyskinésie tardive. Cependant, le risque est peut-être majoré chez la femme ménopausée. Les deux facteurs de risque les plus importants pour la dyskinésie tardive sont les quantités cumulées de neuroleptiques typiques administrées et le développement précoce d'effets secondaires de type extrapyramidal.

    Les troubles de l'humeur (particulièrement le trouble dépressif majeur), les affections neurologiques et la dépendance à l'alcool ont aussi été identifiés comme facteurs de risque dans certains groupes de sujets. Il existe de plus en plus d'arguments pour affirmer que les neuroleptiques atypiques les plus récents entraînent beaucoup moins de dyskinésies tardives que les neuroleptiques typiques.

    Le début de la dyskinésie peut survenir à tout âge et il est presque toujours insidieux. Typiquement, les signes sont minimes ou légers au commencement et seul un observateur perspicace les remarque. Dans la majorité des cas, la dyskinésie tardive est d'une intensité légère et elle constitue principalement un problème esthétique. Dans certains cas graves toutefois, des complications médicales générales peuvent exister, par exemple :

    • ulcérations des joues et de la langue ;
    • perte des dents ;
    • macroglossie ;
    • difficulté à marcher, à déglutir ou à respirer ;
    • voix étouffée ;
    • perte de poids ;
    • dépression ;
    • idéation suicidaire.

    Si le sujet ne prend plus de neuroleptiques, la dyskinésie tardive connaît une rémission, dans les 3 mois dans un tiers des cas, et dans les 12 à 18 mois dans plus de 50 % des cas, bien que ces pourcentages soient plus bas chez les personnes âgées. Lorsque des sujets sous neuroleptiques sont évalués régulièrement, la dyskinésie tardive se montre stable chez la moitié d'entre eux, s'aggrave chez un quart et s'améliore dans la population restante. En général, la dyskinésie tardive tend à s'améliorer plus facilement chez les sujets jeunes ; chez les personnes âgées elle risque de devenir plus sévère ou plus étendue si le traitement neuroleptique est maintenu.

    Lorsque les neuroleptiques sont arrêtés, on estime qu'une rémission survient dans 5 % à 40 % de tous les cas et dans 50 % à 90 % des cas légers.

Diagnostic différentiel




    La dyskinésie qui apparaît à l'arrêt d'un traitement neuroleptique peut connaître une rémission si les neuroleptiques ne sont pas repris. Si la dyskinésie persiste au moins pendant 4 semaines, un diagnostic de dyskinésie tardive peut être justifié.

    La dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques doit être distinguée des autres causes de dyskinésie orofaciale et du corps. Celles-ci comportent :

    • la maladie de Huntington;
    • la maladie de Wilson ;
    • la chorée de Sydenham ;
    • le lupus érythémateux disséminé ;
    • la thyréotoxicose ;
    • l'empoisonnement par les métaux lourds ;
    • les dentiers mal adaptés ;
    • la dyskinésie due à d'autres médicaments comme la L-Dopa, la bromocriptine ou l'amantadine ;
    • les dyskinésies spontanées.

    La survenue des symptômes de dyskinésie avant la prise de neuroleptiques ou la présence de signes neurologiques en foyer peut aider à faire le diagnostic. Il faut noter que d'autres mouvements anormaux peuvent exister conjointement à la dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques. Comme une dyskinésie spontanée peut apparaître chez plus de 5 % des sujets et qu'elle est également plus fréquente chez les personnes âgées, il peut être difficile de prouver que la dyskinésie tardive est due aux neuroleptiques chez un individu donné.

    La dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques doit être distinguée d'une dystonie aigüe induite par les neuroleptiques ou d'une akathisie aiguë induite par les neuroleptiques. La dystonie aiguë induite par les neuroleptiques et l'akathisie aiguë induite par les neuroleptiques apparaissent respectivement dans les 7 jours et dans les 4 semaines qui suivent le début ou l'augmentation de dose d'un traitement neuroleptique (ou la réduction de dose d'un médicament visant à traiter les symptômes extrapyramidaux aigus). La dyskinésie tardive induite par les neuroleptiques, en revanche, apparaît pendant un traitement neuroleptique (ou lors de son arrêt) chez des sujets ayant pris des neuroleptiques pendant au moins 3 mois (ou 1 mois chez les personnes d'âge moyen et chez les sujets âgés).


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