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Terreurs nocturnes - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 21/02/2014 

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Caractéristiques diagnostiques




Critère A

La caractéristique essentielle du trouble des terreurs nocturnes est la survenue répétée de terreurs nocturnes, c.-à-d., de réveils soudains débutant habituellement par un cri de terreur ou des pleurs. Les terreurs nocturnes surviennent généralement lors du premier tiers de la période principale de sommeil et durent entre 1 et 10 minutes.

Critère B

Les épisodes s'accompagnent d'activation neurovégétative et de manifestations comportementales reflétant une peur intense.

Critère C

Durant un épisode, l'individu est difficile à réveiller et à réconforter. Si l'individu se réveille après l'épisode de terreurs nocturnes, il ne rapporte pas avoir eu d'activité onirique ou n'en garde que quelques souvenirs fragmentaires sous forme d'images isolées.

Critère D

Le lendemain matin, au réveil, l'individu présente une amnésie de l'événement.

Critère E

Les épisodes de terreurs nocturnes doivent être à l'origine d'une souffrance marquée ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

Critère F

On ne doit pas faire le diagnostic de terreurs nocturnes si les phénomènes récurrents sont liés aux effets physiologiques directs d'une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou d'une affection médicale générale.

Les terreurs nocturnes sont aussi appelées pavor nocturnus.

Lors d'un épisode typique, l'individu s'assied subitement dans son lit et se met à crier ou à pleurer avec une expression d'effroi et des signes d'une intense anxiété (p. ex., tachycardie, polypnée, hyperhémie cutanée, transpiration, dilatation pupillaire, hypertonie musculaire). Le sujet ne réagit généralement pas aux efforts faits par son entourage pour le réveiller ou le réconforter. Si elle se réveille, la personne est confuse et désorientée pendant plusieurs minutes et éprouve une vague impression de terreur, habituellement non liée à un rêve. Bien que l'individu puisse se souvenir de façon fragmentaire d'images oniriques expressives, il ne rapporte pas de séquences oniriques narratives (comme dans les cauchemars). Le plus couramment, il ne se réveille pas complètement, se rendort et présente le lendemain matin, au réveil, une amnésie de l'épisode. Certains individus se remémorent vaguement avoir présenté un « épisode » la nuit précédente mais n'en ont aucun souvenir précis. Habituellement, un seul épisode survient par nuit, bien qu'occasionnellement plusieurs épisodes puissent se succéder par intervalles au cours de la même nuit.

Pour que l'on puisse porter le diagnostic, l'individu doit éprouver une souffrance ou un handicap cliniquement significatif. Une gêne en rapport avec les épisodes peut affecter les relations sociales. Les individus peuvent éviter des situations au cours desquelles d'autres personnes pourraient se rendre compte de leur problème, comme camper, passer la nuit chez des amis ou dormir avec quelqu'un.

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Caractéristiques et troubles associés




L'épisode est habituellement accompagné de hurlements, de cris, de pleurs ou de vocalisations incohérentes. L'individu peut s'opposer activement à des tentatives pour le tenir ou le toucher et peut même avoir des activités motrices plus élaborées (p. ex., se balancer, donner des coups de poing, se lever du lit ou prendre la fuite). Ces comportements semblent représenter des tentatives de protection ou de fuite face à une menace pour l'intégrité physique.

Des épisodes comprenant simultanément des caractéristiques des terreurs nocturnes et du somnambulisme peuvent survenir. L'utilisation de sédatifs ou d'alcool, la privation de sommeil, une perturbation des horaires veille-sommeil, la fatigue et le stress physique ou émotionnel favorisent la survenue des épisodes.

Les enfants présentant des terreurs nocturnes ne montrent pas une incidence plus élevée de phénomènes psychopathologiques ou de troubles mentaux que la population générale. Des phénomènes psychopathologiques sont plus souvent associés aux terreurs nocturnes de l'adulte.

Les terreurs nocturnes peuvent survenir de façon plus fréquente chez les individus présentant un trouble de l'Axe I, en particulier l'état de stress post-traumatique et l'anxiété généralisée.

Des trouble de la personnalité peuvent survenir chez les individus présentant des terreurs nocturnes, particulièrement les troubles de personnalité dépendante, schizoïde, et borderline.

Des scores élevés pour l'anxiété et la dépression ont été observés aux inventaires de personnalité.

Examens complémentaires




Les terreurs nocturnes surviennent pendant le sommeil profond non paradoxal caractérisé par une activité lente (delta) à l'EEG. Cette activité EEG est surtout prédominante durant les stades 3 et 4 du sommeil non- paradoxal, qui sont concentrés lors du premier tiers de la période principale de sommeil. Par conséquent, les terreurs nocturnes sont plus susceptibles de se produire pendant le premier tiers de la nuit. Néanmoins, les épisodes peuvent survenir à n'importe quel moment pendant le sommeil à ondes lentes, même la journée pendant une sieste. Le début d'une terreur nocturne est typiquement annoncé par une activité EEG delta de haut voltage, une augmentation du tonus musculaire, une accélération de la fréquence cardiaque de deux à trois fois la normale allant souvent jusqu'à 120 pulsations à la minute.

Pendant l'épisode, la polysomnographie peut être parasitée par des artefacts de mouvements. En l'absence d'artefacts, l'EEG montre typiquement une activité thêta ou alpha pendant l'épisode, ce qui indique un éveil partiel. Les individus présentant des terreurs nocturnes peuvent aussi présenter de brusques éveils pendant le sommeil profond non paradoxal qui n'évoluent pas vers des épisodes complets de terreurs nocturnes. Ces épisodes peuvent comprendre une tachycardie paroxystique.

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Examen physique et affections médicales générales associées




La fièvre et la privation de sommeil peuvent provoquer une augmentation de la fréquence des épisodes de terreurs nocturnes.


Caractéristiques liées à la culture, à l'âge et au sexe




Il n'existe pas d'arguments déterminants en faveur d'une différence culturelle dans les manifestations des terreurs nocturnes, bien que la signification et l'étiologie des épisodes de terreurs nocturnes varient selon les cultures.

Les enfants plus âgés et les adultes se remémorent d'une façon plus détaillée les images inquiétantes liées aux terreurs nocturnes que les plus jeunes enfants qui sont plus susceptibles de présenter une amnésie totale ou de rapporter quelque vague sensation de crainte.

Chez les enfants, les terreurs nocturnes sont plus fréquentes chez les filles. Chez l'adulte, la répartition est la même dans les deux sexes.

Prévalence




Il n'existe que peu de données sur les terreurs nocturnes dans la population générale. La prévalence des épisodes de terreurs nocturnes (à l'inverse du trouble des terreurs nocturnes où il y a récurrence et souffrance ou handicap) a été estimée entre 1 à 6 % chez l'enfant et à moins de 1 % chez l'adulte.


Évolution




Les terreurs nocturnes débutent habituellement chez l'enfant entre 4 et 12 ans et disparaissent spontanément pendant l'adolescence. Chez l'adulte, elles surviennent le plus souvent entre 20 et 30 ans et évoluent généralement de façon chronique, avec une fréquence et une sévérité qui varie selon les moments. La fréquence des épisodes varie chez un même individu et entre individus. Les épisodes surviennent habituellement à des jours ou des semaines d'intervalle mais peuvent se produire au cours de nuits consécutives.


Aspects familiaux




Les individus présentant des terreurs nocturnes rapportent fréquemment une histoire familiale de terreurs nocturnes ou de somnambulisme. Certaines études montrent une prévalence des terreurs nocturnes chez les parents biologiques du premier degré des sujets atteints augmentée de 10 fois. Le mode exact de transmission est inconnu.

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Diagnostic différentiel




Beaucoup d'individus présentent des épisodes isolés de terreurs nocturnes au cours de leur vie. La distinction entre épisodes isolés de terreurs nocturnes et trouble : terreurs nocturnes réside, pour ce dernier, en la répétition des épisodes, la sévérité, le handicap ou la souffrance cliniquement significative et le danger potentiel de s'infliger ou d'infliger à autrui des dommages corporels.

Les terreurs nocturnes doivent être différenciées d'autres troubles provoquant des éveils totaux ou partiels la nuit et des comportements inhabituels pendant le sommeil.

Les diagnostics différentiels les plus importants des terreurs nocturnes comportent le trouble des cauchemars, le somnambulisme, d'autres parasomnies (voir parasomnie non spécifiée), le trouble du sommeil lié à la respiration et l'épilepsie nocturne.

Trouble des cauchemars

A l'inverse des individus présentant des terreurs nocturnes, et typiquement, les individus présentant un trouble des cauchemars se réveillent facilement et pleinement de leurs épisodes, rapportent des rêves expressifs inquiétants liés aux épisodes qui surviennent plutôt en fin de nuit. L'intensité de l'activation neurovégétative et de l'activité motrice est moindre dans les terreurs nocturnes ainsi que la remémoration de l'épisode. Les terreurs nocturnes surviennent habituellement pendant le sommeil à ondes lentes alors que les cauchemars surviennent pendant le sommeil paradoxal. Les parents d'enfants présentant des terreurs nocturnes peuvent considérer les sentiments d'inquiétude et l'imagerie onirique fragmentaire comme reflétant des cauchemars.

Somnambulisme

Le somnambulisme peut être difficile à distinguer des terreurs nocturnes où l'activité motrice prédomine. De fait, les deux troubles surviennent fréquemment chez un même individu et l'histoire familiale implique couramment les deux troubles. Le cas typique de trouble : terreurs nocturnes comprend une prédominance d'activation neurovégétative et de sentiments de peur, et une activité motrice moindre qui tend à être soudaine et désorganisée. Un cas typique de somnambulisme comprend peu d'activation neurovégétative et de sentiments de peur, et une importante activité motrice bien organisée.

Parasomnies non spécifiées

Les parasomnies non spécifiées comportent de nombreuses manifestations cliniques pouvant ressembler aux terreurs nocturnes.

La plus courante est le trouble du comportement lié au sommeil paradoxal qui se manifeste également par une crainte subjective, une activité motrice violente et un danger de dommage corporel. Ce trouble survenant pendant le sommeil paradoxal, il implique des rêves expressifs narratifs, un éveil plus rapide et meilleur ainsi qu'une activité motrice clairement en rapport avec le contenu onirique.

Dystonies paroxystiques noturnes

Les dystonies paroxystiques nocturnes comprennent également des éveils s'accompagnant d'une activité motrice, mais celle-ci est plus longue, plus rythmique et stéréotypée et n'est pas liée à des sentiments ou des signes objectifs d'inquiétude.

Hallucinations hypnagogiques

Les hallucinations hypnagogiques, qui peuvent survenir sporadiquement chez des individus asymptomatiques par ailleurs et plus régulièrement chez ceux présentant une narcolepsie, peuvent être liées à de l'anxiété. Ces épisodes se différencient des terreurs nocturnes par leur survenue au moment de l'endormissement, par l'imagerie expressive et la sensation subjective d'éveil.

Trouble du sommeil lié à la respiration

Il est rare qu'un individu présentant un trouble du sommeil lié à la respiration ait des épisodes d'éveils s'accompagnant d'inquiétude ou de panique évoquant les terreurs nocturnes. L'association avec un ronflement, de l'obésité, et des symptômes respiratoires comme des apnées, une difficulté à respirer ou des épisodes de suffocation caractérisent le trouble du sommeil lié à la respiration. Un épisode isolé de terreur nocturne peut aussi survenir durant un rebond de sommeil à ondes lentes qui survient après traitement du syndrome d'apnées obstructives (p. ex., après le traitement par pression d'air positive continue par voie nasale).

Crises convulsives, affections médicales générales

Les crises convulsives survenant pendant le sommeil peuvent provoquer une sensation subjective de peur et des comportements stéréotypés suivis par une confusion et des difficultés à se réveiller. La plupart des crises convulsives nocturnes se produisent lors des transitions veille-sommeil, mais elles peuvent survenir pendant le sommeil à ondes lentes.  L'incontinence et les mouvements tonico-cloniques suggèrent un trouble épileptique, mais des crises frontales ou temporales peuvent aussi provoquer des comportements complexes. Un EEG révèle souvent des anomalies interictales chez les individus présentant des convulsions liées au sommeil, mais un monitoring EEG pendant le sommeil peut être nécessaire pour obtenir un diagnostic différentiel définitif. La fragmentation du sommeil liée à l'épilepsie doit être diagnostiquée comme trouble du sommeil dû à une affection médicale générale, type parasomnie.

Les autres troubles du sommeil lié à une affection médicale générale sont rarement responsables de comportements inhabituels pendant le sommeil. L'apparition d'un comportement inhabituel pendant le sommeil chez un adulte d'âge moyen ou avancé doit rapidement faire évoquer un traumatisme crânien avec lésion interne ou une pathologie du système nerveux central comme une tumeur ou une infection.

Substances

Les épisodes de terreurs nocturnes peuvent aussi être aggravés ou induits par des médicaments comme les dépresseurs du système nerveux central. Si les épisodes sont jugés liés aux effets physiologiques directs d'une substance ou d'un médicament, le trouble doit être classifié comme trouble du sommeil induit par une substance, type parasomnie.

Trouble panique

Le trouble panique peut aussi causer de brusques éveils du sommeil profond non paradoxal s'accompagnant de sentiments d'inquiétude mais ces épisodes provoquent un réveil rapide et complet sans confusion, amnésie ou activité motrice typique des terreurs nocturnes. Les individus présentant des attaques de panique pendant le sommeil considèrent leurs symptômes comme quasi identiques à ceux survenant lors d'une attaque de panique diurne. La présence d'agoraphobie peut aussi aider à différentier les deux troubles.

Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 et ceux du DSM-IV sont quasi identiques en ce qui concerne les terreurs nocturnes à l'exception du fait que la CIM-10 limite explicitement la durée de l'épisode à moins de dix minutes.


Correspondance avec la Classification Internationale des Troubles du sommeil




Les terreurs nocturnes sont virtuellement identiques aux terreurs nocturnes de la Classification Internationale des Troubles du Sommeil (CITS). La CITS décrit aussi les éveils confusionnels qui peuvent survenir indépendamment ou en conjonction avec les Terreurs nocturnes. Les Éveils confusionnels sont caractérisés par de brefs éveils accompagnés de confusion mentale sans sensation de terreur ou déambulation et survenant pendant le sommeil à ondes lentes.

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