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DSM-IV - Tics et Syndrome de Gilles de la Tourette : introduction

Par Neptune 

le 30/11/2013 

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Troubles : Tics et Syndrome de Gilles de la Tourette : introduction



Texte intégral.

Quatre troubles sont inclus dans ce chapitre :
Un tic est un mouvement, ou une vocalisation, soudain, rapide, récurrent, non rythmique et stéréotypé. Les tics moteurs et vocaux peuvent être simples (impliquant seulement quelques muscles ou des sons simples) ou complexes (impliquant plusieurs groupes de muscles mis en jeu par accès organisés, ou des mots et des phrases).

Par exemple, des tics moteurs simples peuvent se manifester par clignements d'yeux, plissements du nez, secousses du cou, haussements d'épaule, grimaces de la face, ou contractures des abdominaux, Ces tics durent habituellement moins de quelques centaines de millisecondes. Les tics moteurs complexes comprennent des mouvements des mains, des comportements tels que sauter, toucher, serrer, piétiner, faire des contorsions du visage, flairer un objet de façon répétée, s'accroupir, plier les genoux à fond, revenir sur ses pas, faire des pirouettes en marchant, prendre et conserver des postures inhabituelles (comprenant des « tics dystoniques » comme le fait de maintenir le cou dans une posture particulière en tension). Ces tics ont une durée plus longue, de l'ordre de quelques secondes ou plus.

La copropraxie (geste brutal, ressemblant à un tic, de connotation vulgaire, sexuelle ou obscène) et les phénomènes en miroir comme l'échopraxie (imitation involontaire et spontanée des mouvements de quelqu'un d'autre) sont des tics moteurs complexes.

Les tics vocaux simples sont des sons sans signification tels que raclements de gorge, grognements, reniflements, ébrouements et gazouillis.

Les tics vocaux complexes impliquent plus clairement le discours et le langage ; ils se traduisent par l'expression spontanée et soudaine de simples mots ou de phrases, par des blocages du discours, des changements soudains et dépourvus de sens portant sur la hauteur, l'accent tonique ou le volume de la parole, une palilalie (fait de répéter ses propres sons ou mots), ou une écholalie (fait de répéter les derniers sons, mots ou phrases entendus). La coprolalie est l'expression soudaine et inadéquate d'un mot ou d'une phrase socialement inacceptable, qui peut se traduire par des obscénités aussi bien que par des insultes à caractère spécifique ethnique, racial ou religieux. Un peu moins de 10 % des sujets ayant un tic présentent une coprolalie.

En général, les tics sont perçus comme incontrôlables, mais ils peuvent être réprimés pendant des durées variables. Certains enfants (et occasionnellement des adultes) n'ont pas conscience de leurs tics. Cependant, en grandissant, beaucoup de sujets (mais pas tous) ayant des tics ressentent une impulsion annonciatrice — une tension croissante ou une sensation physique dans une partie du corps précédant le tic moteur ou vocal, ainsi qu'une sensation de soulagement ou de baisse de la tension après avoir exprimé le tic. Les sujets ayant des tics peuvent ressentir ceux-ci comme à mi-chemin entre un phénomène volontaire et un phénomène involontaire, du fait que le tic est souvent ressenti comme le fait de s'abandonner à une tension qui monte ou à un besoin physique, similaires à la tension qui précède un éternuement ou au besoin quasi irrésistible de se gratter provoqué par une démangeaison. Certains sujets peuvent ressentir le besoin d'exécuter un tic complexe de manière particulière ou de façon répétée jusqu'à ce qu'ils ou elles aient l'impression que le tic a été fait "comme il faut". Ce n'est qu'alors que le sujet ressent une diminution de l'anxiété ou de la tension.

Les tics sont souvent produits pas accès d'un ou de plusieurs tics ; les accès sont séparés par des périodes de comportement sans tics qui durent de quelques secondes à quelques heures. En général, les tics se modifient en sévérité (fréquence des tics, force, degré de perturbation du comportement en cours) au fil des heures et dans une journée au fil du temps.

La fréquence et la gêne occasionnées par les tics peuvent varier dans des contextes différents. Par exemple, enfants et adultes peuvent être capables de mieux réprimer les tics lorsqu'ils sont à l'école, au travail, ou dans le cabinet du médecin que lorsqu'ils sont à la maison. En général, les tics diminuent ou s'arrêtent pendant le sommeil, bien que certains sujets aient des tics de temps en temps lorsqu'ils sont endormis, ou se réveillent brutalement à cause d'un tic.

Les tics sont souvent plus fréquents lorsque la personne se détend en privé (ex. : en regardant la télévision) et diminuent lorsque le sujet s'engage dans des activités orientées vers un but et demandant un effort (ex. : lire ou coudre). Les tics peuvent s'aggraver pendant des périodes de stress, comme pendant un examen ou lorsqu'il y a une pression accrue au travail.

Diagnostic différentiel




    Les troubles tics doivent être distingués d'autres types de mouvements anormaux qui peuvent accompagner des affections médicales générales (ex. : maladie de Huntington, accident vasculaire cérébral, syndrome de Lesch-Nyhan, maladie de Wilson, chorée de Sydenham, sclérose en plaques, encéphalite virale, traumatisme crânien) et des mouvements anormaux dus aux effets directs d'une substance (ex. : un médicament neuroleptique). La prise en compte des antécédents médicaux et familiaux, de la morphologie du mouvement, de son rythme, des influences capables de le modifier peuvent aider à établir un diagnostic correct.

    La chorée constitue typiquement un mouvement simple, aléatoire, irrégulier et non répétitif, sans composante annonciatrice, qui augmente lorsque la personne est distraite.

    Les mouvements dystoniques sont des mouvements lents de protraction et de torsion alternant avec des états prolongés de tension musculaire.

    Les mouvements athétosiques sont des mouvements de contorsion, lents, irréguliers, touchant le plus souvent les doigts et les orteils, mais impliquant fréquemment le cou.

    Les mouvements myocloniques sont des contractions musculaires brèves, simples, comme des secousses, qui peuvent affecter des portions de muscles ou des groupes musculaires. A la différence des tics, les mouvements myocloniques peuvent se poursuivre pendant le sommeil.

    Les mouvements hémiballiques sont des mouvements des membres, intermittents, unilatéraux, rudimentaires, de grande amplitude.

    Les spasmes sont des mouvements stéréotypés, prolongés qui mettent en jeu les mêmes groupes musculaires et sont en général plus lents mais parfois plus rapides que les tics. L'hémi-spasme facial consiste en secousses irrégulières, répétées, unilatérales, des muscles faciaux.

    Les syncinésies sont des mouvements involontaires qui ne sont concomitants que de mouvements volontaires spécifiques (ex. : mouvement du coin de la bouche quand le sujet veut fermer l’œil).

    Quand les tics sont la conséquence physiologique directe d'une prise de médicament, on doit faire le diagnostic de trouble des mouvements induits par un médicament, non spécifié, plutôt que celui de tic (ex. : le cas le plus évident est celui où le tic survient pendant la prise d'un médicament et disparaît quand le médicament est arrêté). Dans quelques cas, certains médicaments (ex. : stimulants) peuvent exacerber un trouble tic préexistant, auquel cas aucun diagnostic additionnel de trouble induit par un médicament n'est nécessaire.

    Les tics doivent aussi être distingués des mouvements stéréotypés rencontrés dans le trouble des mouvements stéréotypés et dans les troubles envahissants du développement. Différencier des tics simples (ex. : clignements d'yeux) des gestes complexes caractéristiques des mouvements stéréotypés est relativement facile. La distinction entre tics moteurs complexes et mouvements stéréotypés est moins bien définie. En général, les mouvements stéréotypés apparaissent plus imposés, rythmés, auto-stimulants ou apaisants et intentionnels, tandis que les tics ont un caractère plus involontaire (bien que quelques sujets décrivent leurs tics comme ayant une composante volontaire) et surviennent dans le temps par crises ou par ensembles de crises.

    Il peut être difficile de différencier des tics complexes de compulsions (comme dans le trouble obsessionnel-compulsif) ; cette distinction est des plus problématiques à faire car le trouble obsessionnel-compulsif est fréquent chez les sujets atteints de tics. Les compulsions sont réalisées en réponse à une obsession (ex. : le lavage de mains pour soulager une préoccupation à propos des germes) ou respectent des règles qui doivent être appliquées de façon rigide (ex. : le besoin d'aligner des choses dans un ordre spécifique). Les compulsions sont typiquement plus élaborées que les tics et plus susceptibles de ressembler à des comportements « normaux ». Alors que les compulsions sont souvent précédées, mais pas toujours, d'une préoccupation ou d'un souci persistant, les tics sont plus susceptibles d'être précédés d'une tension « physique » transitoire dans une partie du corps (ex. : dans le nez ou les muscles des épaules, ou dans la gorge) qui cède à l'exécution du tic. Lorsque les sujets présentent à la fois les symptômes du trouble obsessionnel-compulsif et de tic (en particulier dans le syndrome de Gilles de la Tourette), les deux diagnostics peuvent être justifiés.

    Certains tics vocaux ou moteurs (ex. : aboiement, écholalie, palilalie) doivent être distingués des comportements désorganisés ou catatoniques observés dans la schizophrénie.

    Les troubles tics peuvent être distingués les uns des autres sur la base de la durée, du type des tics et de l'âge de leur survenue.

    Le trouble tic transitoire inclut des tics moteurs et/ou vocaux durant 4 semaines au moins mais pas plus de 12 mois consécutifs.

    Le syndrome de Gilles de la Tourette et le tic moteur ou vocal chronique ont chacun une durée supérieure à 12 mois mais le diagnostic de syndrome de Gilles de la Tourette exige des tics moteurs multiples et au moins un tic vocal au cours d'une partie de ce temps.

    Il arrive souvent que le diagnostic puisse changer au cours du temps dans l'évolution naturelle d'un tic. Au-delà d'un an, avec une durée d'évolution plus longue et l'apparition d'autres tics, le diagnostic peut devenir celui de Gilles de la Tourette .

    Le diagnostic de tic non spécifié serait approprié pour des tableaux cliniquement significatifs durant moins de 4 semaines, ou dont l'âge de survenue est supérieur à 18 ans, ou au cas inhabituel d'un individu avec un seul tic moteur et un seul tic vocal.


Correspondance avec les Critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




    Les critères de la CIM-10 et du DSM-IV pour les troubles tics sont presque les mêmes.

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