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Trouble de l'humeur induit par une substance - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 26/08/2013 

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Caractéristiques diagnostiques




Critère A

    La caractéristique essentielle du trouble de l'humeur induit par une substance est une perturbation thymique marquée et persistante.

Critère B

    Cette perturbation est considérée comme la conséquence directe des effets physiologiques d'une substance (ex. : un produit donnant lieu à abus, un médicament, d'autres traitements somatiques de l'état dépressif ou l'exposition à une substance toxique).

    En fonction de la nature de la substance et du contexte dans lequel surviennent les symptômes (ex. : au cours de l'intoxication ou du sevrage ) la perturbation peut comprendre soit une humeur dépressive ou une diminution marquée des intérêts ou du plaisir soit une humeur élevée, expansive ou irritable.

    Bien que la symptomatologie de la perturbation thymique puisse ressembler à celle d'un épisode dépressif majeur, maniaque ou mixte, les critères complets pour l'un de ces épisodes ne sont pas nécessairement remplis.

    Le type de symptôme prédominant peut être indiqué en utilisant l'un des sous-types suivants :

    • avec caractéristiques dépressives,
    • avec caractéristiques maniaques,
    • avec caractéristiques mixtes.

Critère C

    La perturbation n'est pas mieux expliquée par un trouble de l'humeur non induit par une substance.

Critère D

    On ne peut pas faire le diagnostic si la perturbation thymique survient uniquement au cours d'un delirium.

Critère E

    Les symptômes doivent entraîner une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

    Parfois, le sujet peut conserver ses capacités au prix d'un effort particulièrement important.


Ce diagnostic doit être préféré à celui d'intoxication par une substance ou de sevrage à une substance uniquement si les symptômes thymiques sont disproportionnés par rapport à ceux habituellement associés au syndrome d'intoxication ou de sevrage et lorsque les symptômes thymiques sont d'une gravité insuffisante pour justifier à eux seuls un examen clinique indépendant.

On distingue le trouble de l'humeur induit par une substance d'un trouble de l'humeur primaire en se fondant sur le début, l'évolution et d'autres facteurs.

Pour les produits donnant lieu à un abus, on doit retrouver des preuves d'intoxication ou de sevrage grâce aux antécédents, à l'examen physique ou aux examens complémentaires.

Le trouble de l'humeur induit par une substance survient uniquement en situation d'intoxication ou de sevrage, alors que le trouble de l'humeur primaire peut précéder la prise de substance ou survenir après une abstinence prolongée.

Le syndrome de sevrage pouvant survenir tardivement, les symptômes thymiques peuvent débuter jusqu'à 4 semaines après l'arrêt de la prise de la substance.  

On peut aussi prendre en considération la présence de caractéristiques atypiques pour un trouble de l'humeur primaire (ex. : âge de début, ou évolution atypique). Ainsi, la survenue d'un premier épisode maniaque après 45 ans peut faire suggérer une étiologie liée à une prise de substance.

Inversement, certains facteurs suggèrent que les symptômes thymiques sont mieux expliqués par un trouble de l'humeur primaire : persistance durable (c.-à-d. un mois ou plus) des symptômes thymiques après la fin de l'intoxication par une substance ou du sevrage à une substance, apparition de symptômes thymiques disproportionnés par rapport au type, à la quantité ou à la durée de prise de substance ; antécédents de troubles de l'humeur primaires récurrents.

Certains médicaments (ex. : stimulants, stéroïdes, L-dopa, antidépresseurs) ou d'autres traitements somatiques des troubles dépressifs (ex. : sismothérapie ou photothérapie) peuvent induire des perturbations thymiques d'allure maniaque. Le jugement clinique reste essentiel pour déterminer si un traitement a véritablement un rôle causal ou si un trouble de l'humeur primaire a débuté alors que le sujet recevait un traitement.

Ainsi, on ne posera pas un diagnostic de trouble de l'humeur induit par une substance chez un sujet sous lithium qui présente des symptômes maniaques car il est improbable que le lithium induise un épisode d'allure maniaque.

En revanche, la survenue d'un épisode dépressif au cours des premières semaines suivant l'instauration d'un traitement antihypertenseur par l'alpha-méthyldopa chez un sujet sans antécédent de trouble de l'humeur fera poser le diagnostic de trouble de l'humeur dû à l'alpha-méthyldopa avec caractéristiques dépressives.

Parfois, la récurrence d'une affection préexistante (ex. : trouble dépressif majeur, récurrent) coïncide avec la prise d'un médicament pouvant induire des symptômes dépressifs (ex. : L-dopa, pilule anticonceptionnelle). Le clinicien doit alors décider si, dans ce cas particulier, le médicament a un rôle causal.

Plus de détails sont donnés dans la section "Troubles liés à une substance"

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Sous-types et spécifications




L'un des sous-types suivant peut préciser le type de symptômes prédominant la présentation :

  • Avec caractéristiques dépressives
    On utilise ce sous-type quand l'humeur dépressive domine le tableau.

  • Avec caractéristiques maniaques
    On utilise ce sous-type quand l'humeur élevée, euphorique ou irritable prédomine.

  • Avec caractéristiques mixtes
    On utilise ce sous-type quand des syndromes dépressifs et maniaques sont présents mais qu'aucun des deux ne prédomine.


On peut préciser le contexte dans lequel sont apparus les syndromes thymiques en utilisant les spécifications suivantes :

  • Avec début pendant une intoxication
    Cette spécification doit être utilisée si les critères pour une intoxication par la substance sont remplis et si les symptômes sont apparus au cours du syndrome d'intoxication.

  • Avec début pendant un sevrage
    Cette spécification doit être utilisée si les critères pour le sevrage à la substance sont remplis et si les symptômes sont apparus pendant ou juste après un syndrome de sevrage.

Procédures d'enregistrement




    Le nom du trouble de l'humeur induit par une substance comporte celui de la substance ou du traitement somatique qui est présumé être à l'origine des symptôme thymiques (ex. : cocaïne, amitriptyline, sismothérapie).
    Le code diagnostique est choisi sur la liste des classes de substances fournie dans la section des critères diagnostiques.
    Pour les substances qui ne figurent dans aucune classe (ex. : amitriptyline) et pour les autres traitements somatiques (ex. : sismothérapie) on utilise le code "autre substance".
    De plus, pour les médicaments prescrits à des doses thérapeutiques, le médicament spécifique peut être indiqué par le code E approprié (voir Annexe G).

    Le nom du trouble (ex. : trouble de l'humeur dû à la cocaïne) est suivi du sous-type indiquant la présentation symptomatique prédominante et la spécification indiquant dans quel contexte les symptômes sont apparus (ex. : 292.84 Trouble de l'humeur dû à la cocaïne, avec caractéristiques dépressives, avec début pendant le sevrage).

    Quand on estime que plusieurs substances ont joué un rôle pertinent dans l'apparition de symptômes thymiques on doit les présenter chacune séparément (ex. : 292.84 Trouble de l'humeur dû à la cocaïne, avec caractéristiques dépressives,  avec début pendant le sevrage ; trouble de l'humeur dû à la photothérapie, avec caractéristiques maniaques).

    Quand on ne connaît pas le produit spécifique ou la classe d'une substance que l'on estime être le facteur étiologique, on peut utiliser la catégorie 292.84 Trouble de l'humeur dû à une substance inconnue.

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Substances spécifiques




Des troubles de l'humeur peuvent être associés à une intoxication par les classes de substances suivantes :

  • alcool,
  • amphétamines et substances amphétaminiques,
  • cocaïne,
  • hallucinogènes,
  • solvants volatils,
  • opiacés,
  • phencyclidine et substances similaires,
  • sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques,
  • substances autres ou inconnues.


Des troubles de l'humeur peuvent être associés au sevrage à des substances appartenant aux classes suivantes :

  • alcool,
  • amphétamines et substances amphétaminiques,
  • cocaïne,
  • sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques,
  • substances autres ou inconnues.


Parmi les médicaments pour lesquels on a décrit l'induction de symptômes thymiques on trouve :

  • les anesthésiques,
  • les analgésiques,
  • les anticholinergiques et les anticonvulsivants,
  • les antihypertenseurs,
  • les antiparkinsoniens,
  • les antiulcéreux,
  • les médications cardiaques,
  • les contraceptifs oraux,
  • les psychotropes (ex. : antidépresseurs, antipsychotiques, disulfiram),
  • les relaxants musculaires,
  • les stéroïdes,
  • les sulfamides.


Certains médicaments présentent une probabilité élevée d'induire des éléments dépressifs (ex. : des posologies élevées de réserpine, les corticostéroïdes, les anabolisants).

Noter qu'il ne s'agit pas d'une liste exhaustive et que de nombreux médicaments peuvent à l'occasion induire un symptôme dépressif idiosyncratique.

Les métaux lourds et les substances toxiques (ex. : les substances volatiles comme l'essence et la peinture, les insecticides organophosphorés, les gaz de combat, le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone) peuvent aussi induire des symptômes thymiques.

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Diagnostic différentiel




  • Intoxication par une substance, sevrage à une substance

    Les symptômes thymiques sont fréquents lors d'une intoxication par une substance ou d'un sevrage à une substance et le diagnostic d'intoxication par une substance spécifique ou de sevrage dû à une substance spécifique suffit habituellement à classer la présentation symptomatique.

    Un diagnostic de trouble de l'humeur induit par une substance doit être fait au lieu de celui d'intoxication par une substance ou de sevrage à une substance uniquement si les symptômes thymiques sont disproportionnés par rapport à ceux habituellement associés à une intoxication ou à un syndrome de sevrage et quand les symptômes thymiques sont d'une gravité suffisante pour justifier par eux-mêmes un examen clinique. Par exemple, une humeur dysphorique est caractéristique du sevrage à la cocaïne.
    On doit poser le diagnostic de trouble de l'humeur induit par la cocaïne et non celui de sevrage dû à la cocaïne si la sévérité de la perturbation thymique est plus importante que celle habituellement observée au cours d'un sevrage dû à la cocaïne et suffisamment sévère pour justifier par elle-même un examen clinique et un traitement.

  • Delirium

    Si des symptômes thymiques induits par une substance surviennent uniquement au cours d'un delirium, les symptômes thymiques sont considérés comme une caractéristique associée au delirium et non comme un diagnostic indépendant.

  • Quand la symptomatologie induite par une substance mélange différents types de symptômes (ex. : symptômes thymiques, psychotiques et anxieux), le diagnostic du sous-type de trouble de l'humeur induit par une substance dépend du type de symptômes qui dominent le tableau clinique.

  • Trouble de l'humeur primaire

    Le fait qu'une substance joue un rôle étiologique par rapport aux  symptômes permet de distinguer un trouble de l'humeur induit par à une substance d'un trouble de l'humeur primaire.

    Le début d'un trouble de l'humeur induit par une substance prescrite comme traitement d'un trouble mental ou d'une affection médicale doit survenir au cours de la prise du traitement (ex. : traitement antihypertenseur) ou pendant le sevrage si un syndrome de sevrage est associé au traitement.

    Lorsque le traitement est arrêté, les symptômes s'amendent habituellement en quelques jours à quelques semaines (en fonction de la demi-vie de la substance et de la présence d'un syndrome de sevrage). On doit envisager une autre cause aux symptômes thymiques si les symptômes persistent au-delà de 4 semaines.

  • Trouble de l'humeur dû à une affection médicale générale

    Les sujets présentant une affection médicale générale prennent souvent des médicaments pour la traiter, de ce fait le clinicien doit envisager que les symptômes thymiques sont sus à l'affection médicale générale plutôt qu'à son traitement ; dans ce cas le diagnostic de trouble de l'humeur dû à une affection médicale générale doit être porté. Les antécédents fournissent habituellement les principaux éléments pour en juger.

    Il arrive qu'un changement de traitement de l'affection médicale générale (ex. : changement ou arrêt du traitement) soit nécessaire pour déterminer empiriquement si le médicament est bien l'agent causal chez ce sujet.

    Si le clinicien a confirmé que la perturbation est à la fois due à une affection médicale générale et induite par une substance, les deux diagnostics (c'est-à-dire trouble de l'humeur dû à une affection générale et trouble de l'humeur dû à une substance) doivent être portés.

    Lorsqu'il n'existe pas d'éléments suffisants suffisants pour déterminer si les symptômes thymiques sont induits par une substance (y compris un médicament), par une affection médicale ou s'ils sont primaires, on indique : trouble dépressif non spécifié ou trouble bipolaire non spécifié.

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