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Somnambulisme - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 22/02/2014 

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Caractéristiques diagnostiques




Critère A

Le somnambulisme se caractérise essentiellement par des épisodes répétés de comportements moteurs complexes survenant pendant le sommeil et au cours desquels le sujet peut quitter son lit et se mettre à déambuler. Les épisodes de somnambulisme débutent durant le sommeil à ondes lentes et par conséquent surviennent le plus souvent au cours du premier tiers de la nuit.

Critère B

Durant les épisodes, l'individu montre une diminution de la vigilance et de la sensibilité, un visage inexpressif et ne réagit guère aux efforts de son entourage pour communiquer avec lui ou pour le réveiller.

Critère C

S'il est réveillé pendant l'épisode (ou au réveil le lendemain matin), l'individu ne garde qu'un souvenir limité de l'épisode.

Critère D

Après l'épisode, il peut éventuellement se produire une brève période de confusion et de difficultés d'orientation, à la suite de quoi les fonctions cognitives et l'adéquation du comportement récupèrent entièrement.

Critère E

Le somnambulisme doit être à l'origine d'une souffrance marquée ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

Critère F

On ne doit pas faire le diagnostic de somnambulisme si le comportement est lié aux effets physiologiques directs d'une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus, un médicament) ou d'une affection médicale générale.

Les épisodes de somnambulisme peuvent se traduire par des comportements très variables.

Dans les épisodes légers (parfois appelés "éveils confusionnels") l'individu peut simplement s'asseoir dans son lit, regarder autour de lui ou tirer à lui la couverture ou les draps.
De façon plus typique, l'individu peut vraiment sortir du lit et se rendre aux toilettes, quitter sa chambre, monter ou descendre les escaliers, et même quitter l'immeuble. Les individus peuvent utiliser la salle de bains, manger et parler pendant les épisodes. Une course et des tentatives frénétiques pour échapper à une menace imaginaire peuvent aussi survenir. La plupart des comportements pendant l'épisode de somnambulisme sont routiniers et peu complexes. Toutefois, des comportements comme l'ouverture d'une porte fermée à clé et même l'utilisation d'une machine ont été décrits. En particulier chez l'enfant, le somnambulisme peut aussi comprendre des comportements inappropriés (p. ex., uriner dans un placard). La plupart des épisodes durent de plusieurs minutes à une demi-heure.

Les épisodes de somnambulisme peuvent se terminer par un éveil spontané suivi d'une brève période de confusion ou l'individu peut retourner au lit et continuer son sommeil jusqu'au matin. Parfois, l'individu peut se réveiller le lendemain à un autre endroit ou découvrir qu'il a réalisé quelques activités pendant la nuit, cela sans en avoir gardé aucun souvenir. Un vague souvenir d'images oniriques fragmentaires peut être conservé après certains épisodes, mais habituellement sans remémoration de rêves narratifs typiques.

Pendant les épisodes de somnambulisme, les individus peuvent parler ou même répondre à des questions. Cependant, la parole est embrouillée et un véritable dialogue est rarement possible. Les individus peuvent répondre aux demandes de leur entourage pour qu'ils cessent leurs activités et retournent au lit. Néanmoins, ces comportements sont réalisés avec un faible niveau de vigilance et réveiller un individu d'un épisode de somnambulisme est habituellement très difficile. Une fois réveillé, l'individu reste confus pendant plusieurs minutes puis récupère ultérieurement un état de vigilance normal.

L'individu doit éprouver une souffrance ou un handicap cliniquement significatif pour que l'on puisse porter le diagnostic. Les individus peuvent éviter des situations au cours desquelles d'autres personnes pourraient se rendre compte de leur problème (p. ex., des enfants peuvent éviter la colonie de vacances ou de passer la nuit chez des amis ; des adultes peuvent éviter de dormir avec quelqu'un, de partir en vacances ou de passer la nuit ailleurs qu'à la maison). Un isolement social ou des difficultés professionnelles peuvent en découler.

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Caractéristiques et troubles associés




Les stimulus internes (p. ex., une vessie trop remplie) ou externes (p. ex., du bruit) peuvent favoriser la survenue d'épisodes de somnambulisme, tout comme un stress psychosocial ou une consommation d'alcool ou de sédatifs.

Certains individus présentant du somnambulisme rapportent aussi des épisodes de consommation d'aliments pendant la nuit dont ils gardent le plus souvent une amnésie complète ou partielle : ils peuvent ne s'en rendre compte que le lendemain matin.

Les individus peuvent se blesser pendant les épisodes de somnambulisme en se cognant à des objets, en tombant dans les escaliers, en se promenant à l'extérieur et même en passant par la fenêtre. Le risque de dommage corporel est plus élevé si les épisodes de somnambulisme s'accompagnent de certaines caractéristiques évoquant les terreurs nocturnes comme des comportements de fuite ou de lutte. Les individus présentant du somnambulisme et des terreurs nocturnes peuvent aussi blesser autrui lors de leurs épisodes.

D'autres parasomnie du sommeil non-paradoxal (p. ex., les terreurs nocturnes) peuvent aussi survenir chez l'individu présentant du somnambulisme. Le somnambulisme de l'enfant n'est habituellement pas associé à d'autres troubles mentaux alors que chez l'adulte il peut être associé à des troubles de la personnalité, des troubles de l'humeur ou des troubles anxieux.

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Examens complémentaires




La polysomnographie de routine et un monitoring audiovisuel peuvent mettre en évidence les épisodes de somnambulisme.

La plupart des épisodes de somnambulisme surviennent pendant les premières heures de sommeil, typiquement durant les stades 3 ou 4 du sommeil non paradoxal, bien que certains individus (p. ex., les personnes âgées) puissent présenter des épisodes au cours du stade 2 du sommeil non-paradoxal.

L'EEG montre souvent une activité delta rythmique (hypersynchrone) et de haut voltage avant et pendant l'éveil. Des signes d'éveil à l'EEG, comme une activité alpha, peuvent aussi apparaître en début d'épisode. D'ordinaire, l'EEG est parasité par des artefacts de mouvements pendant l'épisode.

La fréquence cardiaque et le rythme respiratoire peuvent s'accélérer en début d'épisode. Ces caractéristiques peuvent apparaître durant un épisode de somnambulisme complet ou durant des événements comportementaux plus mineurs (comme un éveil confusionnel).

Les autres particularités polysomnographiques peuvent comprendre une augmentation du nombre de changements de stade à partir des stades 3 et 4 et une diminution de l'efficacité du sommeil. En dehors d'une augmentation des stades 3 et 4 du sommeil non paradoxal, l'étude de l'architecture du sommeil est banale.

Des apnées du sommeil et des mouvements périodiques des membres se rencontrent chez une minorité d'individus présentant du somnambulisme.

Examen physique et affections médicales générales associées




La fièvre et la privation de sommeil peuvent provoquer une augmentation de la fréquence des épisodes de somnambulisme.

Le syndrome d'apnées obstructives, des mouvements périodiques des membres et d'autres troubles responsables dune importante fragmentation du sommeil à ondes lentes peuvent aussi être associés à des épisodes de somnambulisme.

Une association entre la migraine et le somnambulisme a été décrite.

La narcolepsie et d'autres pathologies neurologiques ont été décrites dans un sous-groupe de sujets.

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Caractéristiques liées à la culture, à l'âge et au sexe




Il n'y a pas d'arguments déterminants en faveur d'une différence culturelle dans les manifestations du Somnambulisme, bien qu'il soit probable que la signification et l'étiologie du somnambulisme varient selon les cultures.

Dans des échantillons cliniques, l'activité est violente pendant les épisodes de somnambulisme et plus fréquemment retrouvée chez l'adulte (particulièrement chez l'homme), alors que les comportements alimentaires survenant pendant les épisodes de somnambulisme se rencontrent plus souvent chez la femme.

Le somnambulisme survient plus fréquemment chez la femme pendant l'enfance mais plus fréquemment à l'âge adulte chez l'homme.


Prévalence




Entre 10 et 30 % des enfants présentent au moins un épisode de somnambulisme, et 2 à 3 % de façon fréquente.

La prévalence du somnambulisme (caractérisé par des épisodes répétés et un handicap ou une détresse) est bien moindre, probablement entre 1 à 5 %.

Des études épidémiologiques ont rapporté une prévalence chez l'adulte de 1 à 7 % d'épisodes de somnambulisme (et non du trouble somnambulisme), avec des épisodes hebdomadaires à mensuels survenant chez 0,5 à 0,7 % des individus.

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Évolution




Une fois la marche acquise, le somnambulisme peut survenir chez l'enfant à n'importe quel âge, mais les premiers épisodes apparaissent le plus couramment entre 4 et 8 ans.

La prévalence maximale se situe vers 12 ans. Le premier épisode ne survient que rarement à l'âge adulte, bien que certains comportements associés, comme la consommation d'aliments pendant la nuit, puissent survenir plusieurs années avant le somnambulisme. Dans ce cas, une étiologie spécifique comme l'utilisation d'une substance ou une affection neurologique doit rapidement être recherchée. La plupart des individus ayant un trouble de somnambulisme ont présenté des épisodes déjà pendant l'enfance.

Habituellement, le somnambulisme de l'enfance se résout spontanément au début de l'adolescence, typiquement vers l'âge de 15 ans. Moins couramment, les épisodes peuvent avoir une évolution récurrente, avec une réapparition des épisodes chez le jeune adulte après une période d'interruption débutant à la fin de l'enfance.

Le somnambulisme de l'adulte montre souvent une évolution chronique, par poussées et rémissions. Les épisodes de somnambulisme peuvent survenir isolément à n'importe quel âge, mais le mode d'évolution le plus commun est une répétition d'épisodes survenant pendant plusieurs années.


Aspects familiaux




Il existe une agrégation familiale des cas de somnambulisme.

Jusqu'à 80 % des individus présentant un somnambulisme ont des antécédents familiaux de somnambulisme ou de terreurs nocturnes.

Environ 10 à 20 % des individus présentant un somnambulisme ont un parent biologique du premier degré qui présente également un somnambulisme. Le risque du somnambulisme est augmenté (jusqu'à 60 % de la descendance) lorsque les deux parents ont le trouble.

Une transmission génétique est suggérée par une augmentation de la prévalence de la maladie chez les jumeaux monozygotes comparés aux jumeaux dizygotes, mais le mode exact de transmission n'est pas connu.

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Diagnostic différentiel




De nombreux enfants présentent des épisodes de somnambulisme isolés ou peu fréquents, favorisés ou non par des événements déclenchants. La limite précise entre des épisodes de somnambulisme sans signification clinique et le trouble somnambulisme n'est pas claire. Des épisodes fréquents ou entraînant des lésions, un comportement plus actif ou violent pendant les épisodes et l'altération sociale en résultant sont des éléments qui amènent les parents à demander de l'aide et qui justifient un diagnostic de somnambulisme. De même, les épisodes qui persistent de l'enfance jusqu'à l'adolescence tardive, ou qui apparaissent de novo chez l'adulte relèvent plus vraisemblablement du diagnostic de somnambulisme.

Terreurs nocturnes

Le somnambulisme peut être difficile à distinguer des terreurs nocturnes comprenant des tentatives de « fuite » face à un stimulus terrifiant. Dans les deux situations, l'individu effectue des mouvements, se réveille difficilement et garde une amnésie de l'événement. Un cri inaugural, des signes d'effroi et de panique et une activation neurovégétative sont plus caractéristiques des terreurs nocturnes. Le somnambulisme et les terreurs nocturnes peuvent survenir chez un même individu, auquel cas les deux diagnostics doivent être posés.

Trouble du sommeil lié à la respiration

Le trouble du sommeil lié à la respiration, et en particulier le syndrome d'apnées obstructives, peut aussi provoquer des éveils confusionnels avec amnésie subséquente. Cependant, le trouble du sommeil lié à la respiration se caractérise également par des symptômes typiques de ronflement, d'arrêts respiratoires et de somnolence diurne. Chez certains individus, le trouble du sommeil lié à la respiration peut aussi favoriser des épisodes de somnambulisme.

Trouble du comportement lié au sommeil paradoxal

Le « trouble du comportement lié au sommeil paradoxal » est une autre parasomnie (voir parasomnies non spécifiées) qui peut être difficile à distinguer du somnambulisme. Le « trouble du comportement lié au sommeil paradoxal » se caractérise par des épisodes de mouvements prononcés, de nature complexe et provoquant souvent des lésions corporelles. A l'inverse du somnambulisme, le trouble du comportement lié au sommeil paradoxal survient au cours du sommeil paradoxal, souvent durant la dernière partie de la nuit. Les individus présentant un trouble du comportement lié au sommeil paradoxal sont facilement « réveillés » et rapportent des contenus oniriques plus détaillés et vivaces que les individus présentant un trouble de somnambulisme.

Eveils confusionnels, ivresse du sommeil

Un petit nombre d'individus peuvent présenter des éveils confusionnels comprenant une activité motrice et survenant, tant pendant le sommeil paradoxal que pendant le sommeil non paradoxal. Dans ce cas, un diagnostic de certitude devrait reposer sur une appréciation exhaustive de la clinique, de la polysomnographie et d'autres examens de laboratoire.

Une variété d'autres comportements peut survenir lors d'éveils partiels du sommeil. Les éveils confusionnels ressemblent à tout point de vue aux épisodes de somnambulisme mais l'individu ne quitte pas son lit. L'« ivresse du sommeil » correspond à une transition prolongée entre l'état de veille et le sommeil survenant le matin, au réveil. Il peut être difficile de réveiller l'individu qui peut résister violemment aux efforts déployés. De même, l'absence de déambulation ou de comportements plus complexes permet de la distinguer du somnambulisme. Néanmoins, les éveils confusionnels comme l'ivresse du sommeil peuvent survenir chez des individus présentant du somnambulisme.

Épilepsie nocturne

Les convulsions liées au sommeil peuvent provoquer des épisodes de comportement inhabituels survenant pendant le sommeil. L'individu ne répond pas aux injonctions de l'entourage pendant l'épisode et en garde une amnésie. Typiquement, dans l'épilepsie nocturne on retrouve des mouvements plus stéréotypés, répétitifs et moins complexes que dans le somnambulisme. Dans la plupart des cas, les individus présentant une épilepsie nocturne ont des épisodes similaires à l'état de veille. L'EEG montre des caractéristiques épileptiques, comme une activité paroxystique pendant l'épisode ou des anomalies intercritiques. Toutefois, la présence de crises convulsives nocturnes n'exclut pas la présence d'épisodes de somnambulisme. L'épilepsie nocturne doit être diagnostiquée comme trouble du sommeil dû à une affection médicale générale, type parasomnie.

Trouble du sommeil induit par une substance

Le somnambulisme peut être induit par l'utilisation ou le sevrage d'une substance ou d'un médicament (p. ex., alcool,
benzodiazépines, opiacés, nicotine, antipsychotiques , antidépresseurs tricycliques, hydrate de chloral). Dans ce cas, on doit faire le diagnostic de trouble du sommeil induit par une substance, type parasomnie.

Fugue dissociative

La fugue dissociative a quelques ressemblances superficielles avec le somnambulisme. La fugue est rare chez l'enfant, survient typiquement alors que l'individu est éveillé, dure des heures ou des jours et n'est pas caractérisée par des troubles de la conscience.

Simulation

Le somnambulisme doit aussi être distingué de la simulation ou d'autres comportements volontaires survenant pendant l'éveil, bien que dans certains cas, cette distinction puisse être difficile. Les caractéristiques qui font suggérer le trouble somnambulisme, sont des antécédents dans l'enfance, des comportements stéréotypés ou de faible complexité pendant les épisodes de somnambulisme, l'absence de bénéfices secondaires tirés par l'individu de ses comportements nocturnes et la présence de caractéristiques polysomnographiques typiques comme des éveils répétés durant le sommeil non paradoxal. En outre, il est difficile de contrefaire le comportement particulier du somnambulisme en présence d'un observateur avisé ou par un enregistrement vidéo réalisé au laboratoire de sommeil.

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Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




Les Critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 et ceux du DSM-IV sont quasi identiques en ce qui concerne le somnambulisme.


Correspondance avec la Classification Internationale des Troubles du sommeil




Le somnambulisme est virtuellement identique au somnambulisme décrit dans la Classification Internationale des Troubles du Sommeil (CITS). La CITS comprend deux autres troubles qui peuvent avoir des caractéristiques communes au somnambulisme : les éveils confusionnels et le syndrome d'alimentation nocturne.

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