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Trouble du sommeil lié à la respiration - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 14/02/2014 

0 lectures

Caractéristiques diagnostiques




Critère A


    La caractéristique essentielle du trouble du sommeil lié à la respiration est un fractionnement du sommeil provoquant une somnolence excessive ou de l'insomnie, lié à des anomalies de la ventilation pulmonaire survenant pendant le sommeil (p. ex., des apnées centrales ou un syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale).

Critère B


    La perturbation n'est pas mieux expliquée par un trouble mental et n'est pas liée aux effets physiologiques directs d'une substance (y compris un médicament) ou d'une affection médicale générale produisant des symptômes en rapport avec le sommeil par un autre mécanisme qu'une respiration anormale.


La somnolence excessive est le signe d'appel le plus fréquent des individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration. La somnolence résulte des nombreux éveils survenant pendant le sommeil nocturne lorsque l'individu tente de respirer normalement. La somnolence est la plus manifeste dans des situations où le sujet est relaxé, comme lorsqu'il lit ou regarde la télévision. L'incapacité à contrôler la somnolence se manifeste particulièrement dans des réunions ennuyeuses ou au cinéma, au théâtre ou au concert. Lorsque la somnolence est extrême, la personne peut s'endormir en conversant, en mangeant, en marchant ou en conduisant. Les siestes ne permettent généralement pas de récupérer et peuvent être accompagnées de céphalées pénibles au réveil. Néanmoins, l'intensité de la somnolence peut varier considérablement. Les retombées de la somnolence peuvent être minimisées par l'individu qui peut se montrer fier de pouvoir s'endormir n'importe où et n'importe quand. Chez les individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration, l'insomnie, les nombreux éveils ou le sommeil non réparateur sont moins fréquemment un symptôme d'appel que ne l'est la somnolence diurne. Certains individus peuvent se plaindre de difficultés respiratoires lorsqu'ils sont allongés ou endormis.

Les événements respiratoires anormaux pendant le sommeil des individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration comprennent les apnées (épisodes d'arrêt respiratoire), les hypopnées (respiration anormalement lente ou de faible amplitude) et l'hypoventilation (concentration sanguine en oxygène et en dioxyde de carbone anormales). On décrit trois formes de trouble du sommeil lié à la respiration :

Une ancienne terminologie, le syndrome de Pickwick, a été utilisée pour décrire des individus obèses présentant une association d'un syndrome d'apnées obstructives, d'hypoventilation à l'éveil ainsi que d'hypoventilation liée au sommeil.

  • Le syndrome d'apnées obstructives

    Est la forme la plus commune du trouble du sommeil lié à la respiration. Il se caractérise par des épisodes répétés d'obstruction des voies aériennes supérieures (apnées et hypopnées) survenant pendant le sommeil. La commande centrale de la respiration et les mouvements respiratoires thoraciques et abdominaux sont épargnés. Le syndrome d'apnées obstructives survient habituellement chez l'individu obèse et provoque des plaintes de somnolence excessive. Il se caractérise par des ronflements bruyants ou de brefs «gasping» (1) alternant avec des épisodes de silence d'une durée habituelle de 20 à 30 secondes. Le ronflement est causé par la respiration à travers des voies aériennes partiellement obstruées. Les périodes silencieuses correspondent aux apnées obstructives suite à l'arrêt respiratoire causé par l'obstruction complète des voies aériennes. Typiquement, le ronflement bruyant s'est déclaré plusieurs années auparavant, souvent depuis l'enfance, et son aggravation peut conduire l'individu à consulter. Le ronflement est généralement suffisamment bruyant pour perturber le sommeil des personnes dormant dans l'entourage immédiat. L'arrêt respiratoire, prolongé parfois jusqu'à 60-90 secondes et entraînant de la cyanose, peut aussi perturber le partenaire de lit. La résolution de l'événement apnéique peut être associé à des ronflements bruyants « libérateurs », du gasping (1), des gémissements ou des marmonnements, ou des mouvements de l'ensemble du corps. Le partenaire peut avoir à changer de lit ou de chambre suite aux ronflements, au gasping ou aux mouvements de l'individu. La plupart des individus ne sont pas conscients de leurs ronflements bruyants, de leurs difficultés respiratoires et de leurs nombreux éveils. Toutefois, certaines personnes, et particulièrement les personnes âgées, sont profondément conscientes de leur perturbation du sommeil et consultent pour des plaintes d'éveils fréquents et de sommeil non réparateur. Certains individus sans présenter d'obstruction nette des voies aériennes peuvent montrer des réactions d'éveil associées avec une augmentation des résistances des voies aériennes (parfois appelées syndrome de résistance des voies aériennes supérieures ou réaction d'éveil en relation avec des événements respiratoires). Ces individus ont de nombreuses caractéristiques cliniques en commun avec les personnes présentant un syndrome d'apnées obstructif.

  • Le syndrome d'apnées centrales

    est caractérisé par des épisodes d'arrêt respiratoire non obstructif (apnées et hypopnées) survenant pendant le sommeil. Donc, à l'inverse des événements apnéiques obstructifs, les apnées centrales ne sont pas associées à une persistance des mouvements respiratoires thoraciques et abdominaux et surviennent plus fréquemment chez les personnes âgées suite à des affections cardiologiques ou neurologiques modifiant la régulation de la ventilation. Les individus se présentent le plus souvent avec des plaintes d'insomnie suite aux éveils répétés qu'ils peuvent ou non attribuer à des difficultés respiratoires. Les individus présentant des apnées centrales peuvent légèrement ronfler, mais cela ne constitue pas une plainte de premier plan.

  • Le syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale

    est caractérisé par une altération du contrôle de la ventilation responsable d'un taux anormalement bas d'oxygène artériel qui est encore diminué pendant le sommeil d'hypoventilation sans apnées ou hypopnées. Les propriétés mécaniques des poumons des individus présentant cette affection sont normales. Cette forme survient généralement chez des individus très obèses et peut être associée à une plainte de somnolence excessive ou d'insomnie.

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Caractéristiques et troubles mentaux associés




  • Les individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration peuvent éprouver des plaintes d'inconfort thoracique, d'étouffement, de gasping (1) ou d'une anxiété intense liée aux événements apnéiques ou à l'hypoventilation.

  • Les mouvements corporels en rapport avec les difficultés respiratoires peuvent être violents et le sommeil des individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration est souvent décrit comme agité. Les individus présentant cette affection se sentent typiquement non reposés au réveil et peuvent se décrire comme plus fatigués dans la matinée que lorsqu'ils vont se coucher le soir.

  • Ils peuvent aussi éprouver une ivresse du sommeil (c.-à-d. des difficultés majeures à s'éveiller, de la confusion et des comportements inappropriés).

  • Une importante sécheresse de bouche est habituelle et la personne est souvent amenée à consommer de l'eau pendant la nuit ou le lendemain matin, au réveil.

  • La nocturie (2) survient fréquemment lorsque les symptômes s'aggravent.

  • De pénibles céphalées matinales généralisées peuvent se prolonger 1 à 2 heures après le réveil.

  • La somnolence peut provoquer des troubles de mémoire, des difficultés de concentration, de l'irritabilité et des modifications de personnalité.

  • Les troubles de l'humeur (particulièrement le trouble dépressif majeur et la dysthymie), les troubles anxieux (particulièrement le trouble panique) et la démence sont fréquemment associés au trouble du sommeil lié à la respiration.

  • Les individus peuvent aussi présenter une diminution de la libido et des capacités d'érection. Cette déficience de l'érection est rarement le symptôme d'appel du syndrome d'apnées obstructives.

  • Les enfants présentant un trouble du sommeil lié à la respiration peuvent montrer des déficits de croissance, un retard du développement, des difficultés d'apprentissage, des troubles de l'attention et des comportements hyperactifs.

  • La somnolence diurne excessive peut être à l'origine de blessures corporelles (p. ex., après s'être endormi en conduisant un véhicule) et également d'altérations du fonctionnement social et professionnel responsables de pertes d'emploi, de problèmes conjugaux et familiaux ou de baisse des résultats scolaires.

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Examens complémentaires




    Chacun des syndromes majeurs du trouble du sommeil lié à la respiration est associé à des anomalies spécifiques.

  • Dans le syndrome d'apnées obstructives la polysomnographie nocturne montre des épisodes apnéiques de plus de 10 secondes (habituellement 20 à 40 secondes) et de rares épisodes allant jusqu'à plusieurs minutes. Les hypopnées sont caractérisées par une diminution du flux aérien. Ces deux types d'événements entraînent une diminution de la saturation de l'oxyhémoglobine (3).

  • La respiration de Cheyne-Stokes (c.-à-d. une respiration de type périodique consistant en une apnée, suivie d'un épisode d'hyperventilation de 10 à 60 secondes puis d'une diminution progressive de la ventilation culminant dans une nouvelle apnée) peut se rencontrer dans le syndrome d'apnées centrales.

  • Dans le syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale, des périodes de diminution ventilatoire pouvant durer jusqu'à quelques minutes provoquent une désaturation artérielle en oxygène persistante et une augmentation du taux de dioxyde de carbone. D'autres caractéristiques polysomnographiques du trouble du sommeil lié à la respiration comprennent un sommeil court, de nombreux éveils, une augmentation du stade 1 et une diminution du sommeil à ondes lentes et du sommeil paradoxal. Les éveils survenant en fin d'événements apnéiques ou hypoventilatoires peuvent être très brefs (quelques secondes).

    Les apnées, les hypopnées et l'hypoventilation peuvent provoquer d'autres perturbations : désaturation de l'oxyhémoglobine (3), anomalies à l'ECG, augmentation de la pression artérielle pulmonaire et systémique et éveils transitoires lors de la résolution d'un épisode de trouble respiratoire.

    Les arythmies cardiaques surviennent fréquemment pendant le sommeil des individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration et peuvent comporter une arythmie sinusale, des extrasystoles ventriculaires, un bloc atrioventriculaire ou un arrêt sinusal. Une bradycardie suivie par une tachycardie est fréquemment liée aux épisodes apnéiques. Les nombreux éveils nocturnes et la désaturation de l'oxyhémoglobine peuvent rendre compte de la somnolence excessive décelée au Test Itératif de Latence d'Endormissement (TILE) ou à d'autres épreuves évaluant la somnolence diurne. La latence d'endormissement moyenne au TILE est souvent de moins de 10 minutes et peut être de moins de 5 minutes (la norme étant de 10 à 20 minutes).

    La mesure des gaz sanguins artériels pendant la journée est normale, mais certains individus présentant un syndrome sévère d'apnées obstructives ou un syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale peuvent présenter une hypoxémie (4) et une hypercapnie (5) pendant la veille. La céphalométrie par rayons X, la résonance magnétique nucléaire (RMN) ou la tomographie computérisée (TC) ainsi que l'endoscopie par fibres optiques peuvent mettre en évidence l'obstruction des voies aériennes supérieures. L'examen cardiologique peut montrer l'existence d'une altération de la fonction ventriculaire droite. Les individus peuvent aussi présenter des taux d'hémoglobine et d'hématocrite élevés en rapport avec les hypoxémies nocturnes répétées.

    Les résultats de l'examen polysomnographique chez l'enfant diffèrent de ceux réalisés chez l'adulte. La plupart des enfants montrent une respiration laborieuse, une hypoventilation partielle d'origine obstructive avec désaturations cycliques, hypercapnie (5), mouvements paradoxaux et ronflement.

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Examen physique et affections médicales générales associées




    La majorité des individus présentant un syndrome d'apnées obstructives ou d'hypoventilation alvéolaire centrale sont obèses et constatent que la sévérité des symptômes augmente avec leur poids. Le rétrécissement des voies aériennes supérieures peut être la conséquence d'un excès de tissus mous. En particulier, les individus présentant un cou épais (un tour de cou supérieur à 17 pouces chez l'homme et 16 pouces chez la femme) ont un risque plus élevé de développer des apnées du sommeil obstructives.

    Le syndrome d'apnées obstructives survenant chez un individu de poids normal ou inférieur à la normale fait suggérer une obstruction des voies aériennes supérieures par une anomalie structurelle localisée et démontrable, comme une malformation maxillomandibulaire ou une hypertrophie amygdalienne. Les individus peuvent avoir une respiration bruyante même à l'éveil. Un reflux gastro-oesophagien, lié aux efforts pour restaurer la respiration pendant le sommeil, et entraînant des brûlures rétrosternales sévères, peut survenir dans le syndrome d'apnées obstructives.

    Les individus présentant un syndrome d'apnées centrales sont moins souvent obèses et montrent moins fréquemment un rétrécissement des voies aériennes supérieures.

    Une légère hypertension artérielle systémique avec pression diastolique élevée est souvent associée au trouble du sommeil lié à la respiration. Certains individus, et en particulier ceux qui présentent un syndrome d'apnées obstructives ou un syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale ont en permanence une faible saturation en oxygène pendant le sommeil et sont prédisposés au développement d'une hypertension artérielle pulmonaire associée à une défaillance cardiaque droite, une stase hépatique et des oedèmes des membres inférieurs.

    Les individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration peuvent présenter, pendant le sommeil, une anomalie neurologique sous-jacente du contrôle de la ventilation ou de la musculature des voies aériennes supérieures. Les troubles altérant le contrôle neurologique de la ventilation se manifestent habituellement sous forme d'un syndrome d'apnées centrales. Certains individus présentant des troubles neurologiques ont une lésion spécifique affectant le contrôle des muscles pharyngés, pouvant entraîner un syndrome d'apnées obstructives.

    Le trouble du sommeil lié à la respiration peut être associé à des affections neurologiques ou à des affections médicales générales. Par exemple, les apnées obstructives, peuvent résulter d'un élargissement de la langue dû à une acromégalie, à la présence de tissu thyroïdien ou d'un kyste ou à une paralysie des cordes vocales comme dans le syndrome de Shy-Drager. Une altération de la fonction cardiaque liée à une diminution du débit cardiaque peut entraîner des apnées centrales, tout comme les affections neurologiques altérant, au niveau du tronc cérébral, le contrôle de la respiration, comme la syringomyélie ou les tumeurs du tronc cérébral.

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Caractéristiques liées au sexe et à l'âge




    Chez les jeunes enfants, les signes et symptômes du trouble du sommeil lié à la respiration (presque exclusivement le syndrome d'apnées obstructives) sont moins marqués que chez l'adulte et le diagnostic est plus difficile à établir.

    Chez l'enfant, la polysomnographie est particulièrement utile pour confirmer le diagnostic. Le ronflement, qui est caractéristique du syndrome d'apnées obstructives de l'adulte, peut être absent. On retrouve généralement des éveils agités et des postures inhabituelles de sommeil, comme dormir la tête entre les jambes. L'énurésie nocturne est aussi fréquente et doit toujours faire suspecter un syndrome d'apnées obstructives si elle survient chez un enfant précédemment propre pendant la nuit. Les enfants peuvent aussi éprouver une somnolence diurne excessive, mais de façon moins fréquente et moins prononcée que chez l'adulte. Une respiration par la bouche pendant la journée, des difficultés à avaler et une mauvaise élocution peuvent également être présentes chez l'enfant. Chez les enfants de moins de 5 ans, les symptômes d'appel sont plus souvent nocturnes, comme les apnées ou une respiration laborieuse. Chez les enfants de plus de 5 ans, les plaintes sont plus fréquemment diurnes comme la somnolence et les troubles comportementaux, les difficultés d'attention et d'apprentissage et les céphalées matinales. A l'examen physique on peut constater un pectus excavatum et un élargissement de la cage thoracique. En cas d'hypertrophie amygdalienne (étiologie la plus commune des apnées obstructives du sommeil chez l'enfant), un « faciès adénoïde » typique peut être observé avec une expression hébétée, un œdème périorbitaire et une respiration par la bouche.

    Le syndrome d'apnées obstructives est le plus fréquemment rencontré chez l'homme obèse d'âge moyen et chez l'enfant prépubère présentant une hypertrophie amygdalienne.

    Le syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale est plus fréquent chez le jeune adulte obèse de sexe masculin. Avec l'âge, on note une augmentation de la fréquence des événements apnéiques d'origine aussi bien obstructive que centrale, même chez les individus sains, non apnéiques. La polysomnographie doit toujours être interprétée en tenant compte de l'âge car un certain degré d'activité apnéique peut être normal selon l'âge. Par ailleurs, des symptômes cliniquement significatifs d'insomnie ou d'hypersomnie devraient être investigués, quel que soit l'âge de l'individu, et un diagnostic de trouble du sommeil lié à la respiration devra être posé si une perturbation de la respiration explique au mieux les symptômes.

    Chez l'adulte le sex-ratio du syndrome d'apnées obstructives se situe entre 2 pour 1 à 4 pour 1 en faveur de l'homme. On ne retrouve pas de différence entre les sexes pour les enfants prépubères. Chez l'adulte, les événements apnéiques d'origine centrale semblent plus fréquents chez l'homme, mais cette différence entre les sexes est moins apparente après la ménopause.

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Prévalence




    La prévalence du trouble du sommeil lié à la respiration par syndrome d'apnées obstructives est estimée approximativement de 1 à 10 % de la population adulte, mais elle pourrait être plus élevée chez l'individu âgé. La prévalence du trouble du sommeil lié à la respiration varie aussi considérablement en fonction du nombre minimum d'événements apnéiques requis pour définir le trouble. La prévalence du syndrome d'apnées centrales n'est pas précisément définie mais est estimée à 10 % des syndromes d'apnées obstructives.

Évolution




    Le syndrome d'apnées obstructives peut survenir à n'importe quel âge, mais la plupart des individus viennent consulter pour une évaluation entre l'âge de 40 et 60 ans (les femmes étant plus susceptibles de développer un syndrome d'apnées obstructives après la ménopause).

    Les apnées centrales sont plus couramment rencontrées chez l'individu âgé présentant une maladie du système nerveux central ou une maladie cardiaque.

    Le syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale peut survenir à n'importe quel âge.

    Les troubles du sommeil liés à la respiration débutent souvent insidieusement, de façon graduellement progressive et ont une évolution chronique. Le plus souvent, au moment du diagnostic, le trouble aura évolué depuis des années. Des résolutions spontanées du syndrome d'apnées obstructives ont été décrites après une perte de poids, mais, habituellement, l'évolution est progressive et peut finalement provoquer une mort prématurée due à une maladie cardio-vasculaire ou à une arythmie. Le syndrome d'apnées centrales évolue aussi sur un mode chronique et stable, bien que la prise en charge médicale de l'affection médicale sous-jacente puisse améliorer la perturbation respiratoire. Les adultes présentant un syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale ont une évolution lentement progressive.

Aspects familiaux




    Une tendance familiale au syndrome d'apnées obstructives a été décrite.

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Diagnostic différentiel




    Le trouble du sommeil lié à la respiration doit être différencié d'autres causes de somnolence comme la narcolepsie, l'hypersomnie primaire et le trouble du sommeil lié au rythme circadien.

  • Le trouble du sommeil lié à la respiration peut être différencié de la narcolepsie par l'absence de cataplexie, d'hallucinations liées au sommeil ou de paralysies du sommeil et par la présence, pendant le sommeil, de ronflements bruyants, de gasping (1), d'apnées ou d'une respiration superficielle observées par l'entourage. Typiquement, les individus présentant une narcolepsie montrent des épisodes de sommeil diurne plus courts, plus réparateurs et plus souvent en rapport avec une activité onirique. La polysomnographie nocturne identifie les apnées ou l'hypoventilation caractéristique des troubles du sommeil lié à la respiration et le TILE montre des endormissements en sommeil paradoxal dans la narcolepsie. Certains individus ont à la fois un trouble du sommeil lié à la respiration et une narcolepsie.

  • Le trouble du sommeil lié à la respiration doit être distingué de l'hypersomnie primaire et du trouble du sommeil lié au rythme circadien sur la base d'éléments cliniques ou d'examens complémentaires correspondant à un syndrome d'apnées obstructives, d'apnées centrales ou d'hypoventilation alvéolaire centrale. Un enregistrement polysomnographique peut être nécessaire pour clarifier le diagnostic différentiel entre l'hypersomnie primaire et le trouble du sommeil lié à la respiration.

  • L'hypersomnie liée à un trouble dépressif majeur peut être distinguée du trouble du sommeil lié à la respiration par la présence ou l'absence d'autres symptômes caractéristiques (p. ex., l'humeur dépressive et la perte d'intérêt dans un épisode dépressif majeur et le ronflement et le gasping dans le trouble du sommeil lié à la respiration).

  • Les individus présentant un trouble du sommeil lié à la respiration doivent aussi être différenciés des adultes ronfleurs asymptomatiques. Cette différenciation peut se faire sur la base des plaintes d'insomnie ou d'hypersomnie, de la sévérité des ronflements et sur l'histoire de la maladie, des signes et des symptômes caractéristiques du trouble du sommeil lié à la respiration.

  • L'insomnie primaire se différencie du trouble du sommeil lié à la respiration par l'absence de plaintes (de l'individu ou de son partenaire de lit) de difficultés respiratoires pendant le sommeil et l'absence d'une anamnèse, de signes et de symptômes caractéristiques d'un trouble du sommeil lié à la respiration.

  • Des attaques de panique nocturnes peuvent comporter des symptômes de gasping (1) ou d'étouffement pendant le sommeil qui peuvent être cliniquement difficiles à distinguer du trouble du sommeil lié à la respiration. Cependant, les attaques de panique nocturne se différencient du trouble du sommeil lié à la respiration par la moindre fréquence des épisodes, l'importante hyperréactivité neurovégétative et l'absence de somnolence excessive. Dans les attaques de panique nocturne, la polysomnographie ne montre pas d'exemple typique d'activité apnéique, d'hypoventilation ou de désaturation artérielle caractéristique du trouble du sommeil lié à la respiration.

  • Le trouble de déficit de l'attention/hyperactivité chez l'enfant peut comprendre des symptômes d'inattention, des difficultés scolaires et de l'hyperactivité. L'ensemble de ces symptômes peut également se présenter dans l'apnée du sommeil de l'enfant. La présence d'autres symptômes et des signes d'apnées du sommeil infantiles (p. ex., respiration laborieuse ou ronflement pendant le sommeil et hypertrophie amygdalienne) doivent faire suggérer la présence d'un trouble du sommeil lié à la respiration.

  • Le diagnostic de trouble du sommeil lié à la respiration sera posé en présence d'une affection médicale générale responsable d'une altération de la mécanique ventilatoire, survenant pendant le sommeil, et provoquant une insomnie ou une hypersomnie. Par exemple, un individu présentant une hypertrophie amygdalienne et des difficultés de sommeil liées à des ronflements et à des apnées obstructives recevra un diagnostic de trouble du sommeil lié à la respiration sur l'Axe I et d'hypertrophie amygdalienne sur l'Axe III. Toutefois, un diagnostic de trouble du sommeil dû à une affection médicale générale sera posé si l'affection médicale générale ou l'affection neurologique est responsable, via un mécanisme distinct d'un trouble respiratoire, de symptômes en rapport avec le sommeil. Par exemple, les individus présentant de l'arthrite ou une insuffisance rénale peuvent se plaindre d'insomnie ou d'hypersomnie ne résultant pas d'altération de la respiration pendant le sommeil.

  • L'utilisation ou le sevrage de substances (y compris les médicaments) peut provoquer une insomnie ou une hypersomnie comme dans le trouble du sommeil lié à la respiration. Une anamnèse fouillée permet habituellement d'identifier la substance responsable et le suivi montrera une régression de la perturbation du sommeil après l'arrêt de la substance. Dans d'autres cas, l'utilisation d'une substance (p. ex., alcool, barbituriques ou benzodiazépines) peut aggraver un trouble du sommeil lié à la respiration. Cependant, le diagnostic de trouble du sommeil lié à la respiration doit être posé en présence des symptômes ou des signes caractéristiques même s'il y a usage concomitant de substances aggravant le trouble.

Correspondance avec les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10




    Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 ne comprennent pas de critères diagnostiques pour le trouble du sommeil lié à la respiration. Dans la CIM-10, cette catégorie est reprise dans le chapitre VI « Maladies du système nerveux ».

Correspondance avec la Classification Internationale des Troubles du sommeil




    Le trouble du sommeil lié à la respiration est identifié par trois syndromes spécifiques dans la Classification Internationale des Troubles du Sommeil (CITS) :

    • le syndrome d'apnées obstructives,
    • le syndrome d'apnées centrales,
    • le syndrome d'hypoventilation alvéolaire centrale.


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Documentation
Sommaire de la documentation sur les troubles mentaux




Lectures - Troubles du sommeil
Pour retrouver le sommeil : lectures recommandées



(1) gasping : tentative d'inspiration

(2) nocturie : urines nocturnes.

(3) oxyhémoglobine, synonyme d'hémoglobine, ou "globule rouge", protéine complexe contenue dans le sang et dont le rôle essentiel est le transport des molécules d'oxygène O2.

(4) hypoxémie : manque d'oxygène dans le sang

(5) hypercapnie : excès de CO2 dans le sang

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