2018 : Les usagers des urgences psychiatriques du CHU Saint-André de Bordeaux témoignent
Motif d'admission : le témoignage d'Alex
Il a fallu 8 ans à Alex pour se résoudre à témoigner de ce qui pour lui fut un cauchemar. Plutôt réservé, ne souhaitant pas au départ raconter cet épisode douloureux, il s'y' est résolu seulement cette année, dans l'intérêt commun.
Désespéré, j'ai fais une vrai-fausse TS en prenant plus de lexomil que de raison, me doutant bien qu'on n'en meurt pas. Des proches appellent SOS médecin, qui appelle les pompiers, je me retrouve à St André comme pour toutes les TS dans la région.
Le Médecin Sénior urgentiste G. m'a dit derechef et sèchement, à mon arrivée aux urgences de Saint-André à Bordeaux de m'assoir, alors que j'étais calme, sur une table de contention dégueulasse, en cuir, salie par les déjections passées des précédents "soignés". Le cuir était usé par leurs mouvements de souffrance, et surement par le temps passé attaché à s'uriner et se déféquer dessus. On voyait que cette table de contention avait servi...
Scandaleux.
Ce "médecin", le sénior urgentiste G, a ordonné à ses sbires de m'attacher quand j'ai voulu partir. Cela a été très traumatisant, et ce souvenir est encore extrêmement traumatisant.
Je prends peur, je dis que je me sens beaucoup mieux, et je décide de partir...
Mauvaise idée : une vingtaine de personnes me plaquent violemment sur le lit, m'attachent les deux jambes et un bras, et je dis à l'un de faire attention car j'ai des problème de luxation des épaules.
Mr Z (pompier? infirmier?), boxeur à ses heures perdues, agressif, et hypocrite ensuite, gonflé à bloc aux protéines et autres produits de synthèse plus ou moins douteux qui tournent dans le milieu de la musculation, m’attache le bras libre restant en me mettant un coup de coude dans la figure, en me disant que c'est parce que je l'ai repoussé avec mes pieds... .
Piqure..dodo...réveil, mes poignets étaient rouges jusqu'au sang, tellement je me suis débattu lors de mon coma neuroleptique, Dieu sait ce qu'ils m'ont fait, lorsque je dormais...
Je demande poliment à une personne à coté qu'il me passe un verre d'eau, il imite mon élocution de personne sous neuroleptiques surdosés, se fiche de moi, me prend en photos et repart, me laisse la.
Rappel : Hôpital (anciennement Hospice, sémantiquement proche de Hospitalité)
Une autre dame aura la gentillesse de me détacher un bras... et de me donner un verre d'eau.
Mes proches sont là le matin, je repars chez moi, très énervé ne sachant plus pourquoi (oui la piqure de neuroleptique enraye la mémoire).
Le médecin sénior urgentiste G a voulu faire signer a mes parents une HDT pour une énième évaluation diagnostique (contre mon gré), et, de surcroit, à l'HP de Perrens, ce qu'ils ont refusé, et lui ne m'y a pas envoyé, car c'était plus commode pour lui de collusionner avec les proches... mon psy de l'époque a lui aussi plaidé en ma faveur. Je précise que je n'avais jamais été interné de force.
Merci à eux...
Il est noté sur le dossier médical "tentative de fugue, nécessitant contention physique". (1)
Puis il est noté : "agressivité verbale et physique, tente de donner des coups et menace les soignants"
Il est donc noté que j'ai essayé de les frapper et menacé, après avoir été attaché...
Ça en serait risible s'il ne bafouaient pas les droits de l'homme les plus élémentaires.
Dans des circonstances de guerre, frapper un homme attaché est un acte considéré comme de la torture... et mériterait au moins la cour martiale. Même dans les traités sur l'art de la guerre (Sun Tzu), ce comportement est méprisé et doit être sévèrement puni.
Or la, nous ne sommes pas sur un champ de bataille, ou une salle de torture, mais dans un hôpital, qui n'est même pas psychiatrique. C'est censé être des "soins", et à défaut d'être faits avec humanité, au moins s'en tenir simplement au médical.
Incohérence : après cela il est (re)noté à la fin des observations cliniques :"sédation contention", afin de se couvrir...et de jouer en tentant de falsifier l'ordre chronologique des faits : la contention et la sédation ont été effectuées avant les menaces et le fait de se débattre.
Et c'est marqué malgré tout sur le dossier médical. Honte sur eux.
PS : j'ai aussi porté plainte contre cet infirmier, Mr Z. pour m'avoir décoché un uppercut quelques temps après, en ville.
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Voir aussi
- Maltraitance à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens de Bordeaux - 2011
- Maltraitance à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens de Bordeaux - 2015
- Lois, procédures, démarches
- 2016 - 2017 : La contention et l'isolement enfin devant la justice
- L'isolement et la contention mécanique en psychiatrie en France de 1838 à 2017
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Neptune
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