Cet article est une mise en garde contre les excès des discours souvent trouvés le Net, et même dans les cabinets de médecins, chez les psychiatres, sur les traitements de la dépression. Du côté conventionnel, on prescrit souvent trop de psychotropes. Du côté des marchands de produits dits "naturels", on n'hésite par à diaboliser les médicaments allopathiques, et à prôner des produits certes naturels, mais parfois également dangereux, ou inefficaces en cas de grave dépression. La plupart des "produits miracles" de la nouvelle industrie naturopathique, sont à la dépression grave ce que la bougie est au chauffage central : c'est bien, c'est sympa, ça aide en cas de petits problèmes, mais ça ne résoud pas un vrai problème. Il est vrai que le chauffage central, c'est trop cher dans un pays naturellement chaud, et les psychotropes allopathiques, excessifs pour les petits problèmes. Alors que faire ? Mise à jour du 23 octobre 2014 | Troubles dépressifs[/center] |
1. Ne jamais rompre la relation que vous avez avec votre médecin traitant si elle est bonne par ailleurs. Un médecin ne sait jamais tout, est peut être mal informé, mais n'a, normalement, que le désir que vous alliez mieux. Idem si vous avez la chance d'avoir un psy à l'écoute et qui n'impose pas systématiquement "ses" solutions. Ne rompez aucune relation à laquelle vous tenez, et, si les gens que vous aimez ne vous comprennent pas ou vous disent des choses ou des conseils impossibles à suivre, ne les rejetez pas, ils ne savent pas... Ils finiront par comprendre, mais pour cela il faut que vous alliez mieux.
2. Evaluez le niveau de votre dépression par un petit test qui se trouve ici, ou si vous en avez le courage, par la lecture du DSM-IV sur les critères de sévérité des épisodes dépressifs. Vous saurez alors si votre état actuel ou récurrent est :
- "Sévère", "Moyen à Sévère" => Il vous faut un traitement sérieux, vous êtes en danger. Les inconvénients de ce traitement existent, mais vous verrez cela lorsque vous serez à nouveau en mesure de reprendre votre vie en main, dans quelques semaines. Les antidépresseurs n'ont jamais fait de mal irréversible en quelques semaines. La dépression, elle, vous mine, détruit petit à petit votre vie sociale et personnelle, et elle peut encore s'aggraver.
- Entre "Léger" et "Moyen" => Vous devez envisager de vous soigner par des produits ayant une certaine efficacité et ne présentant pas les risques à long terme des antidépresseurs classiques.
3. Faites le nécessaire, ou, si vous n'êtes pas en état de le faire, laissez les autres agir en urgence. Dans peu de temps, progressivement, vous serez plus à même de bien analyser ce qui vous est arrivé, comment redémarrer, comment faire pour que cela n'arrive plus. Le chemin sera long, mais si vous êtes au cœur d'un épisode sévère (Episode dépressif majeur), ce n'est pas encore le moment de vous poser ce genre de question.
4. Dans tous les cas, sachez que la route sera longue. Il faut au minimum 2 semaines pour aller mieux. La patience, vous devez l'avoir.
5. Vous allez mal, mais en plus vous êtes ballotés entre les avis contradictoires, ou les phrases toutes faites de ceux qui ne se rendent pas compte. La médecine conventionnelle et ses erreurs d'un côté, la médecine "douce" et ses illusions voire ses dérives de l'autre, et ceux qui ne vous comprennent pas.
Nous donnons notre avis éclairé sur ce débat à travers le commentaire critique de l'article naturopathe ci-dessous, largement diffusé sur les réseaux sociaux, très bien écrit, à tel point qu'il nous a nous-même induits en erreur lors de sa parution
Examen critique par Neptune
L'auteur, Dominique Vialard, journaliste, a travaillé pour "Natura Mundi", société de vente de produits de naturopathie, CA 2M€ basée dans le Gers. Sa réaction à notre article, par mail du 30 juillet 2014, est publiée ci-dessous.
"DÉPRESSION : À QUOI BON VOUS DONNER DES CONSEILS QUE VOUS NE SUIVREZ PAS !" Dominique Vialard | Notre avis |
En France, en ce moment même, quelque 5 millions de personnes sont touchées par la dépression… Désemparés et fragiles, les dépressifs attirent la compassion de leurs proches, chacun y va de son bon conseil. Des centaines de conseils fusent de toutes parts, mais lorsque l’on est dépressif, on n’entend rien. On ne peut pas vraiment se mettre à la place d’un dépressif mais je vais le faire pour tenter de démontrer l’absurdité de la plupart des solutions censées vous sortir de la dépression. Un jour, ça m’est tombé dessus, sans prévenir Cela peut venir progressivement mais chez moi c’est arrivé comme ça, brutalement : un beau jour (un mauvais !), je me suis réveillé fatigué. Horriblement fatigué. J’étais éveillé, mais en mode arrêt total. Comme paralysé. Des pensées négatives plein la tête. Depuis, elles m’envahissent et ne me laissent aucun répit : je les rumine, les ressasse, l’une appelant l’autre et ainsi de suite, en boucle. Mon monde est gris. Moi d’ordinaire si volontaire et enthousiaste, j’ai basculé dans la prostration. Ma tristesse est insensible à tout. Mon chez moi, toujours joyeux et coloré, m’apparaît gris, usé. Je vis dans une gangue de désespoir dont même le sommeil, peuplé de cauchemars, ne m’extirpe pas. Quoi qu’il se passe autour de moi, rien n’adoucit cette tristesse qui m’étouffe. L’oppression est si forte qu’elle me donne des envies de pleurer. Je n’y comprend rien, je pleure sans prévenir devant les enfants, au travail, dans le bus ou le métro. La culpabilité m’accable, je suis coupable de m’effondrer, de ne pas assurer le quotidien, de ne plus être un parent attentif… Je ne ressens plus d’amour à l’égard de ceux que j’aime. Responsable de tout ce qui va mal, dégoûté de moi-même : « Je ne vaux plus rien… je suis bon à rien… nul… minable… ». J’ai comme un cancer de l’âme. Si vous êtes en dépression profonde, alors comme moi vous êtes indifférent à tout ce qu’on peut vous raconter. | Rien à dire, le constat est tellement vrai. |
L’urgence justifie tout, même la pire des solutions Michel Dogna vous dirait que la solution de la camisole chimique est la voie du diable qui vous mènera vers une mort lente. A la longue, c’est sûr, il a parfaitement raison. Mais dans l’immédiat, si vous êtes vraiment au bord de vous débarrasser de cette souffrance en vous débarrassant de vous-même, je vous conseille de vous arranger avec le diable car seul un traitement d’urgence peut vous sauver. La mélancolie est un mot aujourd’hui banalisé. Mais c’est une urgence médicale qui demande les premiers secours. Et en médecine d’urgence rien ne vaut l’allopathie. Ici, comme devant un infarctus ou un AVC, aucun mantra, aucune plante, aucun complément alimentaire n’agira assez vite pour vous sauver. En cas de mélancolie sévère, seule la mise sous sédatifs évitera que vous ne passiez à l’acte. Vous aurez tout le temps de vous en défaire plus tard… | Oui, oui, mille fois oui : arrangez vous avec le diable en cas d'urgence, s'il y a urgence, et prenez les, ces psychotropes haïs ! Si vous ne savez pas ce qu'est la "mélancolie", ou un état "catatonique", suivez ces liens et revenez. Allopathie : médicaments conventionnels, "chimiques". Mais tout est chimie dans la nature, et tout vient de la nature dans les médicaments chimiques ! |
Consulter un psy ? Aurez-vous le courage ? Non ! Quand on est mal, les trois-quarts du temps on va voir son généraliste qui n’a pas étudié ces pathologies comme le psychiatre, qui ne va pas forcément engager un vrai dialogue et qui ne sera pas en mesure de faire le bon diagnostic. Dépression sévère, modérée ou légère ? Simple déprime ? Anxiété ou stress passager ? Pour le généraliste c’est du pareil au même : il n’hésitera pas à vous prescrire des anxiolytiques et un antidépresseur. Et si ce n’est pas justifié (ce qui est le plus souvent le cas), si vous n’êtes pas au bord du précipice, cela vous fera plonger dans un profond déséquilibre psychique que la prise de psychotropes au long cours entretiendra. Non, le diagnostic de la dépression demande de l’expérience, du doigté, de la finesse, le sens de l’humain et de l’échange. Ce pourquoi le défunt Pr Edouard Zarifian, psychiatre et auteur de livres forts (« Les jardiniers de la folie », « La force de guérir »…), a toujours milité. Ce thérapeute très sensible à la souffrance d’autrui fut l’un des premiers à dénoncer la médicalisation outrancière de la dépression et la sur-prescription de psychotropes. Tous les psychiatres ne sont pas des Zarifian mais la plupart sont au moins en mesure de vous dire ce qui vous arrive vraiment et dans un premier temps c’est le plus important. Mais je pense que vous n’irez pas voir le psy, c’est une décision qui se prend plus tard, quand on voit que la dépression ne passe pas et qu’elle résulte d’un noeud profondément enfoui. Quand on est dépressif, on a juste envie de silence et d’isolement. Alors le psy, tout le monde vous en parle, mais vous n’irez pas. | On n'insiste jamais assez sur le niveau de dépression : c'est fondamental pour prendre le bon traitement. Important : évaluer le niveau de dépression par le test de Goldberg |
Je ne vous dirai pas ce que tout le monde vous répète A mon chevet, un copain m’a dit « Secoue-toi », ma femme « Fais un effort » et ma mère « Prends sur toi »… Tout ce que je ne peux pas entendre. Moi j’aurais aimé entendre : « Tu sais que je suis là… », « Fais ce que tu peux, demain tu verras », « Écoute c’est dur mais je suis de tout cœur avec toi », « Il faut que tu te soignes, c’est tout », « Qu’est-ce que c’est chiant les gens qui vont toujours bien »… Tant que l’on n’a pas vécu soi-même une perte de contrôle de son fonctionnement psychique, on vit dans l’illusion de toute puissance à son égard, et l’on pense que son mari, sa petite amie ou son fils qui « se traîne » pourrait faire un effort au moins pour sortir du lit, se laver, s’habiller. Mais attendre cela d’une personne en dépression c’est comme demander à un homme paraplégique qu’il se lève de son fauteuil et se mette à marcher !!! D’autres m’ont conseillé de voir du monde, de faire du sport, du yoga, des promenades dans la nature, de méditer… La dépression est une maladie qui crée ou recrée les pensées les plus sombres qu’on puisse imaginer. Alors on se dit qu’il faut se changer les idées. Mais c’est sans compter qu’elle s’accompagne d’une fatigue physique qui ne cède pas au repos ou après une nuit de sommeil (courte vu les insomnies de seconde partie de nuit symptomatiques). Du coup, votre pensée ralentit et vos mouvements aussi. Vous êtes épuisé d’être épuisé, incapable d’agir. Vous avez honte et vous ne supportez ni vous-même ni les autres. Alors forcément, ce genre de conseils… Je me suis aussi entendu dire : « Après la pluie le beau temps » ou « T’inquiètes, la roue tourne ! ». Vous êtes là, au milieu de rien, rongé par l’angoisse et on vous demande de recourir à ce que vous avez perdu : l’espoir. Et dans ce néant poisseux, de bonnes âmes vont jusqu’à vous conseiller des exercices de pensées positives ou la lecture d’un bon vieux Eckhart Tolle. Si elles savaient… On vous dit même que la dépression est une crise de croissance, une chance de grandir (Waouh) et il y a même un bouquin qui vous explique « Comment réussir une dépression » (pendez vous au téléphone plutôt qu’au plafond, etc.)… | Nous avons vécu exactement la même chose. |
D’autres vous expliquent que si vous êtes déprimé, c’est que vous êtes une personne formidable : généreuse (une corrélation a été établie entre la dépression et la capacité à éprouver de la peine pour autrui), intelligente (plus lucide que les autres), spirituelle (une étude vient de conclure que plus on est spirituel ou religieux, plus on risque la dépression). Ça me fait une belle jambe et si c’est vraiment le cas je suis bien nul d’en être arrivé là. J’aurais préféré être un gros c.. ! Et comme c’est la mode, on va vous dire de manger ceci ou cela pour remettre en place vos neurotransmetteurs. De consommer, comme je l’ai lu sur une newsletter reçue dans ma boîte mail, des germes de blé, des petits pois, des volailles bio, des lentilles… Vous mitonner des petits plats ? Un comble quand vous n’êtes en mesure d’avaler qu’une pizza vite réchauffée ou un cassoulet en boîte devant la télé, avec quelques sucreries, histoire de vous abrutir… Et de faire passer tout ça avec une bouteille bien sûr. Là les copains vous aideront encore. L’alcool est l’antidépresseur le mieux partagé mais se saouler, c’est s’exposer à la gueule de bois… qui arrive toujours. | |
Le seul geste envisageable, prendre une pilule Cessons de nous raconter des histoires et revenons à la réalité. Par définition, une personne dépressive n’est pas en mesure d’entendre le 10ème de ce que vous lui dites. Et elle ne fera pas le quart de ce 10ème. Alors quitte à faire le minimum du minimum pour s’en sortir, autant faire le bon geste : avaler une pilule. Cela ne demande aucun effort et c’est bien parce que c’est si simple que l’on a réussi à mettre un maximum de gens sous psychotropes. On le répète assez : la France est championne du monde de la consommation de psychotropes par tête d’habitant avec 11 millions de consommateurs réguliers d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. La « pilule rose » s’est imposée comme la panacée. On sait pourtant que 89% des dépressifs ne tirent pas un avantage cliniquement significatif des antidépresseurs qu’on leur prescrit (ces molécules ne sont efficaces que pour les cas les plus sévères) et que ceux-ci, induisent de lourds effets secondaires et de graves symptômes de sevrage. Au final, ils augmentent le risque de rechute après guérison. Alors si la pilule est la seule solution envisageable, mieux vaut recourir à quelques actifs végétaux aussi efficients que la chimie de synthèse et bien moins nocifs. Pour une dépression légère ou modérée, il existe de très bons « antidépresseurs » naturels, millepertuis et safran en tête, des hypnotiques et des calmants du système nerveux tout aussi efficaces. | C'est à partir de là que cet article devient tendancieux et marqué du conflit d'intérêt. En lisant trop vite (car vous êtes pressé, n'est-ce pas), vous allez croire que le Millepertuis, le Safran et le SAMe sont "LE" remède. Si vous êtes en dépression sévère (les 20 % des cas), ne prenez pas de risques : consultez votre médecin, ou un psychiatre, et accordez-lui la possibilité d'avoir une solution, et un diagnostic sérieux. Cependant il est utile d'analyser les pistes que nous donne la naturopathie. Tout au moins sont elles intéressantes et non exclues a priori dans les cas de dépression légère et moyenne. Si on lit ce type d'article avec naïveté, on est vite aspiré par les mouvements en dérive, voire sectaires, qui vont vous vendre - souvent très cher - des produits peut-être inadaptés à votre cas, quand ce ne sont pas les médecins eux-même qui, désespérés par vos plaintes et celles de leurs autres patients, font sur vous des "essais". |
Le « Chasse Diable », mieux que le Prozac Le fait que la médecine continue d’ignorer superbement les solutions de la phytothérapie n’est pas étranger à notre record de consommation de psychotropes. En Angleterre et en Allemagne par exemple, 60% des dépressions sont traitées par des remèdes naturels. Outre-Rhin, nombre de médecins prescrivent depuis longtemps du millepertuis. Plante solaire, le millepertuis panse bien des blessures, y compris celles de l’âme et des nerfs. C’est au Moyen-âge qu’apparaissent les premières utilisations dans cette indication d’antidépresseur. À cette époque les doctes savants l’appelaient « Fuga daemonium », Chasse Diable : ils lui attribuaient le pouvoir d’éloigner les esprits diaboliques (dépression et mélancolie étaient vues comme des formes de possession diabolique). Il faudra pourtant plusieurs siècles pour que la médecine moderne s’intéresse à cette propriété identifiée à travers deux principes actifs, l’hyperforine et l’hypéricine. En Allemagne, la plante est officiellement reconnue depuis 1988 comme un antidépresseur efficace. On compte par dizaines les études qui, depuis, ont confirmé cet usage. L’une d’elles, menée en 2005, révèle que le millepertuis est plus efficace sur le long terme que n’importe quel autre antidépresseur. Lorsqu’il s’agit d’un premier traitement notamment, le millepertuis modifie favorablement l’humeur en 2 à 3 semaines chez plus de 80% des malades. Et il convient aussi bien aux dépressions saisonnières de l’automne et de l’hiver qu’aux dépressions plus sérieuses. Le millepertuis présente un avantage certain sur ses concurrents synthétiques : il est inoffensif (on ne recense que quelques effets indésirables bénins). On le déconseille seulement aux femmes enceintes, aux personnes bipolaires et avant une opération (il peut diminuer les effets de l’anesthésiant). Et contrairement à ce qu’on nous rabâche, son action photosensibilisante n’est pas un obstacle. Il faudrait en manger en quantité et vous ne risquez rien aux doses recommandées sur un extrait standardisé. Pour une dépression moyenne, on prendra ainsi 1 gélule de millepertuis à chacun des repas soit 500 mg par jour. Par contre, compte-tenu des interactions qu’il peut générer avec certains médicaments, il est prudent de ne prendre du millepertuis que si l’on ne suit pas d’autres traitements ou alors de s’informer avant. Et si l’on prend déjà un antidépresseur, compte-tenu du risque de syndrome sérotoninergique, mieux vaut opter pour la solution suivante. | Le Millepertuis est excellent, mais incompatible avec de multiples traitements. A prendre seul, ou avec la garantie de votre médecin ou psychiatre. Nous recherchons la source des études cliniques sur le Millepertuis. Trop de gens exploitent les bienfaits réels des médecines douces, et déforment tout, y compris les études. Parmi nos membres, beaucoup confirment les bienfaits du Millepertuis. Si vous prenez une pilule contraceptive, l'accord de votre médecin est plus que jamais indispensable (car le Millepertuis est incompatible avec certaines pilules - remarque ajoutée par un membre de Neptune). Si vous prenez n'importe quel autre traitement (y compris des antibiotiques), faites très attention. La décision n'est donc pas si facile ! |
Le safran présente des effets antidépresseurs au moins aussi importants que ceux du millepertuis. Mais sans ses inconvénients. « L’or rouge » est connu comme épice, colorant et plante médicinale depuis l’Antiquité, mais s’il agit sur bien des maux, seuls les Perses avaient remarqué qu’il apportait de la gaieté et son intérêt comme antidépresseur n’a été découvert en Occident que récemment. Des essais cliniques contre placebo ont confirmé cette vertu. Dans d’autres essais, dans lesquels on a comparé ses effets à ceux de la fluoxétine (la molécule du Prozac), l’épice s’est révélée aussi efficace que le médicament sans provoquer aucun effet indésirable. Le safran booste le moral (c’est un tonique) : c’est surtout un désinhibiteur qui apporte un vrai soutien en cas de mal vivre et dont l’action apparaît plus rapidement qu’avec des molécules de synthèse. Avec le safran, on peut traiter des patients qui présentent un échappement aux effets des molécules modernes (jusqu’à 60% des cas à 3 mois de traitement). Le safranal serait, pour certains, le principe actif le plus intéressant dans la dépression mais les études de référence ont toujours utilisé l’extrait complet de safran. Mieux vaut donc utiliser le totum de la plante avec tous ses composants (safranal, crocine, picocrocine, mangocrocine…). On trouve maintenant de nombreux produits à base de safran. Mais la plupart de ces produits, en raison du prix faramineux de l’épice, affichent une concentration insuffisante pour provoquer un quelconque effet. Parmi les valeurs sûres, Safran’Aroma renferme une concentration maximale de safran (6%, d’origine iranienne) sous la forme d’un extrait hydro-alcoolique mélangé à de l’huile de périlla végétale qui a été choisie pour sa richesse en oméga 3. Une récente étude menée par des chercheurs de l’INRA confirme d’ailleurs l’importance de ces acides gras essentiels dans la lutte contre la dépression. L’acide alphalinolénique (présent à 65% dans la périlla utilisée ici) stimule entre autres les récepteurs de la sérotonine. Dans les cas de dépression légère à modérée, il suffit d’avaler 2 à 3 capsules par jour de safran avant le dîner (si vous dormez très mal) ou le matin (si vos jours sont plus durs que vos nuits). Aucune interaction n’étant signalée, le safran est également la plante de choix pour aider au sevrage des antidépresseurs habituels. | Danger ! Le Safran est à la dépression sévère, ce qu'une bonne bougie est au chauffage central. C'est bien, mais s'il fait vraiment froid, c'est illusoire et inutile. Nos membres confirment. Les études cliniques en question sur le Safran: En Iran, 40 personnes seulement, en légère dépression, ont comparé le Safran et le Prozac. Dans leur cas, le Safran était sensiblement équivalent au Prozac. Voici une source digne de confiance : http://soignez-vous.com/2006/03/05/le-safran-lor-rouge-antidpresseur/ |
Le SAMe, allié naturel du millepertuis ou du safran Personne ou presque ne connaît la méthylation. Or ce processus physiologique vital joue un rôle clé dans la dépression. Comme l’oxydation ou le stress oxydatif désormais bien connus (on prend tous des antioxydants), la méthylation est un processus biochimique complexe (il donne lieu au transfert d’un groupe méthyl d’une molécule à une autre molécule) et pour tout dire peu passionnant à décrire. Mais on aurait tort de l’ignorer car la méthylation est un peu à notre organisme ce que la bougie d’allumage est à notre voiture : c’est la toute première étincelle qui permet de donner lieu à plus d’une centaine de réactions biochimiques au sein de notre organisme. Sans elle, tout s’arrête ou plutôt rien ne démarre. Notre activité cérébrale n’échappe pas à ce processus. Comme pour l’oxydation, il est difficile de mesurer la capacité de méthylation d’un individu. Mais comme on devient vulnérable au stress oxydatif avec l’âge, on peut devenir méthylo-épuisé avec l’âge aussi. Cela se traduit par des maladies et la dépression en est une, fréquemment observée lors d’une sous-méthylation. Le SAMe (prononcez à l’anglaise « samy ») ou S-adenosylmethionine, molécule fabriquée dans notre corps est la principale substance de méthylation. L’alcool l’épuise (je vous l’avais dit, c’est pas la solution) de même que le manque de vitamines B6, B12 et d’acide folique (B9). Or le SAMe existe en complément alimentaire d’origine naturelle (il est obtenu à partir d’une levure, Saccharomyces cerevisiae, aussi appelée levure de bière). De nombreuses études cliniques ont démontré l’efficacité ce produit (très utilisé aux USA) pour traiter la dépression même sévère, y compris chez des patients qui n’avaient pas obtenu de résultats avec des antidépresseurs classiques. Ces études ont aussi permis d’expliquer le mode d’action du SAMe qui permet d’augmenter les niveaux de neurotransmetteurs comme la noradrénaline (stimulant naturel), la dopamine (responsable du sentiment de bien-être) et la sérotonine (calmant naturel). Le dosage recommandé est de 400 à 800 mg par jour. L’amélioration des symptômes intervient normalement en moins de 15 jours. Le SAMe est un traitement de terrain idéal en complément d’un traitement au millepertuis ou au safran. Compte-tenu de son mode d’action, il est important de poursuivre la cure jusqu’à obtenir une amélioration complète (il n’y a aucun risque d’accoutumance, ni aucun effet secondaire). | Nous ne nous prononçons pas tant que nous n'aurons pas trouvé une étude clinique véritable sur le SAMe. Nous mettrons alors à jour ces colonnes. Enfin, manifestement l'auteur ne vend pas de Griffonia, produit naturel qui a également une bonne réputation pour les états dépressifs légers. En conclusion, les produits naturopathes sont à essayer en cas de dépression légère uniquement, et à acheter à un prix raisonnable (car un commerce parallèle très cher se met en place). |
Le protocole de sevrage pour vous débarrasser des psychotropes Vous étiez trop malade et on vous a mis sous antidépresseur, sous Lexomil, Tranxène et compagnie ? Le pire est passé ? Voici un protocole de sevrage qui a fait ses preuves. Je l’ai emprunté à mon ami naturopathe et aromathérapeute Sylvain Bodiot , qui vous indiquera si vous le souhaitez des formules d’huiles essentielles à utiliser, en complément : Antidépresseurs Avec l’avis de votre médecin, prenez 2 capsules de safran en même temps que l’antidépresseur. Au bout de 21 jours, diminuez l’antidépresseur d’un quart de dose tous les 15 jours tout en continuant le safran. Le millepertuis revient moins cher mais il ne convient pas ici compte-tenu du risque d’interactions : vous pourrez cependant le substituer au safran, si vous voulez, 2 mois après l’arrêt de l’antidépresseur. Prenez alors 6 capsules par jour. Anxiolytiques Attention surtout au sevrage des anxiolytiques dont les effets sont plus pervers à court terme que ceux des antidépresseurs (plus dangereux sur la durée). Voici 3 produits intéressants à prendre en synergie pour compenser l’abandon progressif des calmants. On les trouve en pharmacie : - L72 : prendre 50 gouttes par jour pendant 1 mois. La dizaine de plantes qui contribuent à cette formule homéopathique (dont la valériane et l’avoine, deux grands hypnotiques) en font une valeur sûre. C’est en plus un produit peu onéreux, validé par des études cliniques qui l’ont comparé avec succès aux anxiolytiques classiques. - Poconéol n°2 (régulateur du système nerveux) et Poconéol n°43 (pour les états dépressifs) forment un duo parfait en soutien. La dose préconisée est de 15 gouttes 2 fois par jour dans un peu d’eau, mais on peut si nécessaire la doubler sans risque (30 gouttes 2 fois par jour). Chacun de ses Poconéol contient 3 ou 4 plantes amazoniennes sédatives en 5 CH. Inoffensif et efficace, et là aussi pour 3 francs 6 sous. Durant ces semaines de transition, la prise complémentaire de SAMe est aussi intéressante pour rééquilibrer le terrain. | Vous n'avez pas encore choisi ni assimilé ce qu'on vous dit, qu'on vous explique déjà la "recette" pour vous débarrasser du diable, l'antidépresseur. Nous avons retiré les liens vers des radios et sites internet, faute d'avoir le temps de les "vérifier". Chaque chose en son temps. Chaque groupe, chaque site propose sa recette. Oui il faudra vous sevrer une fois la dépression sévère passée, ou si vous prenez des AD par erreur, mais faites très attention : - au remplacement d'une molécule par une autre : des effets terribles sur votre humeur, - à ne pas confondre antidépresseurs et anxiolytiques, le mode de sevrage n'est pas le même, - à procéder dans tous les cas par des paliers précis, et jamais de "yoyo", - à ne pas vous priver de votre besoin vital de sommeil, et donc à trouver une alternative à un hypnotique ou sédatif, comme la mélatonine, - à avoir l'accord de votre médecin, quitte à lui expliquer vos convictions et à en débattre. Il connaîtra à terme mieux le sujet que vous et que nous, s'il en a la volonté. Sinon, changez de médecin ou de psychiatre. - pour information, voir "la méthode du Pr Ashton", que nous testons avec succès en ce moment. |
Mais pour autant, n’oubliez pas le plus important : aucun remède ne peut résoudre une dépression ! La guérison ne viendra que d’une décision énergique, d’un travail personnel, et d’un profond changement de votre part. Les remèdes naturels apportent simplement un soulagement, une accalmie. C’est seulement à partir de là, au fur et à mesure que vous sortirez de l’ornière, que tous les bons conseils de vos proches, bien inutiles jusqu’alors, commenceront à prendre du sens… | Et surtout n'oubliez pas non plus qu'aucun remède dit "naturel" ne vous permet de sortir d'une dépression sévère, ce que l'auteur dit plus haut, mais oublie de redire en conclusion. |