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Amnésie dissociative - définition DSM-IV

Par Neptune 

le 27/02/2014 

0 lectures

Caractéristiques diagnostiques




Critère A


    La caractéristique essentielle de l'amnésie dissociative est une incapacité à évoquer des souvenirs personnels importants, habituellement traumatiques ou stressants. Cette incapacité est trop importante pour s'expliquer par une simple « mauvaise mémoire ».

Critère B


Critère C


    Les symptômes sont à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants.


L'amnésie dissociative se présente le plus souvent comme une lacune de mémoire ou bien une succession de lacunes qui portent sur certains aspects de la biographie et que le sujet rapporte rétrospectivement. Ces lacunes sont généralement en relation avec des événements traumatiques ou extrêmement stressants. Chez certains individus, l'amnésie concerne des épisodes d'automutilation, des crises de violence ou des tentatives de suicide.

Plus rarement, l'amnésie dissociative se présente comme un épisode richement symptomatique à début aigu. Cette forme aiguë survient plutôt en temps de guerre ou en réaction à une catastrophe naturelle à d'autres formes de traumatisme sévère.

Plusieurs variétés de perturbations de la mémoire ont été décrites dans l'amnésie dissociative :

  • Dans l'amnésie lacunaire, l'individu ne parvient pas à se souvenir d'événements survenus au cours d'une période de temps déterminée, à savoir, en général, les quelques premières heures après un événement traumatisant (ainsi le survivant indemne d'un accident de voiture dans lequel un membre de sa famille a été tué peut n'avoir aucun souvenir de ce qui s'est passé entre le moment de l'accident et le surlendemain).
  • Dans l'amnésie sélective, le sujet peut se souvenir de certains (mais pas de tous) événements survenus pendant une période de temps déterminée (ainsi un ancien combattant peut se souvenir d'une partie seulement de toutes les expériences violentes qu'il a vécues au front). Trois autres types d'amnésie — généralisée, continue et systématisée — sont plus rares.
  • Dans l'amnésie généralisée, c'est son existence entière dont le sujet ne peut se souvenir. Les individus atteints de ce trouble rare se présentent généralement à la police, aux services d'urgences ou dans les hôpitaux généraux, aux services de consultation ou de liaison.
  • L'amnésie continue est définie comme l'incapacité à se souvenir des événements survenus entre un moment donné et le moment présent, celui-ci étant englobé dans l'amnésie.
  • L'amnésie systématisée est une perte de mémoire qui touche certaines catégories d'information, comme tous les souvenirs liés à sa famille ou à une personne donnée.

Chez les individus qui présentent ces trois derniers types d'amnésie dissociative, il arrive que l'on soit finalement amené à porter le diagnostic d'une forme plus complexe de trouble dissociatif (p. ex., trouble dissociatif de l'identité ).

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Caractéristiques descriptives et troubles mentaux associés




Certains individus atteints d'une amnésie dissociative rapportent :

  • des symptômes dépressifs
  • de l'anxiété,
  • une dépersonnalisation,
  • des états de transe,
  • une anesthésie,
  • une régression spontanée à un âge antérieur,
  • ils peuvent donner des réponses approximatives et inexactes aux questions posées (p. ex., « 2 plus 2 égalent 5 ») comme dans le syndrome de Ganser.

L'amnésie dissociative s'accompagne parfois aussi :

  • d'une dysfonction sexuelle,
  • d'une altération du fonctionnement professionnel et des relations interpersonnelles,
  • d'automutilations,
  • d'impulsions agressives et suicidaires,
  • de gestes suicidaires.

Les sujets qui présentent une amnésie dissociative peuvent avoir également des symptômes répondant aux critères

Examens complémentaires




    Les sujets présentant une amnésie dissociative montrent souvent un degré élevé d'hypnotisabilité à des tests standardisés.

Caractéristiques liées a l'âge




    Il est particulièrement difficile d'apprécier l'existence d'une amnésie dissociative chez les préadolescents, en raison des possibilités de confusion avec :

    • une inattention,
    • une anxiété,
    • un comportement opposant,
    • des troubles de l'apprentissage,
    • des perturbations psychotiques,
    • et l'amnésie infantile normale au cours du développement (qui fait que le souvenir des événements autobiographiques survenus avant l'âge de 5 ans est réduit).

    Il peut être nécessaire de procéder à des examens répétés ou de recourir aux évaluations de plusieurs observateurs (instituteur, thérapeute, assistant social) pour établir un diagnostic exact d'amnésie dissociative chez l'enfant.

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Prévalence




    Au cours des dernières années, aux États-unis, le nombre de cas d'amnésie dissociative signalés portant sur des traumatismes infantiles précoces qui avaient été précédemment oubliés est en augmentation. Plusieurs interprétations ont été proposées. Pour certains, une meilleure connaissance de ce diagnostic parmi les professionnels de la santé mentale a permis l'identification de cas qui étaient ignorés jusqu'alors. Inversement, d'autres pensent que le diagnostic a été porté de façon excessive chez des individus hautement suggestibles.

Évolution




    L'amnésie dissociative s'observe dans tous les groupes d'âge, des jeunes enfants aux adultes. Elle se présente le plus souvent comme un trou de mémoire, que le sujet rapporte rétrospectivement. La durée des événements concernés par l'amnésie varierait de quelques minutes à plusieurs années. Les sujets peuvent signaler un seul épisode amnésique, mais ils peuvent aussi couramment en décrire deux ou davantage. Les individus ayant déjà eu un épisode d'amnésie dissociative peuvent être prédisposés à présenter une amnésie dans des circonstances traumatisantes ultérieures. L'amnésie aiguë peut disparaître spontanément après que l'individu ait été retiré de la situation traumatisante à laquelle l'amnésie était liée (p. ex., un soldat ayant une amnésie lacunaire à l'issue de plusieurs jours de combats intenses peut retrouver spontanément la mémoire de ces expériences une fois qu'il a été évacué du champ de bataille). Certains individus ayant une amnésie chronique peuvent, un jour, commencer à retrouver petit à petit des souvenirs dissociés. Chez d'autres sujets peut se développer une forme chronique d'amnésie.

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Diagnostic différentiel




  • Il faut distinguer l'amnésie dissociative du trouble amnésique dû à une affection médicale générale, où l'amnésie est considérée comme la conséquence physiologique directe d'une affection neurologique spécifique ou d'une autre affection médicale générale (p. ex., un traumatisme crânien, une épilepsie). Le diagnostic différentiel est fondé sur l'histoire de la maladie, les examens complémentaires ou l'examen physique. Dans le trouble amnésique dû à un traumatisme cérébral, la perturbation du rappel mnésique, bien que circonscrite, est à la fois rétrograde (c.-à-d. couvrant une période de temps qui est antérieure au traumatisme crânien) et antérograde (c.-à-d. qu'elle concerne les événements postérieurs au traumatisme), et il y a habituellement des antécédents de traumatisme physique nettement défini, une période de perte de connaissance ou l'examen clinique montre des signes de lésion cérébrale. À l'opposé, dans l'amnésie dissociative, la perturbation du rappel mnésique est presque toujours antérograde (c.-à-d. que la perte de mémoire est limitée à la période qui suit le traumatisme) et il n'y a en règle aucune difficulté à apprendre des informations nouvelles. L'utilisation à visée diagnostique de l'hypnose peut permettre de reconnaître les rares cas d'amnésie dissociative où l'amnésie est rétrograde ; la récupération rapide des souvenirs perdus suggère l'origine dissociative du trouble. Dans les troubles épileptiques, l'altération de la mémoire débute brutalement ; il peut y avoir des manifestations motrices, et des électroencéphalogrammes répétés révèlent des anomalies typiques. Dans le delirium et la démence, la perte de la mémoire concernant des informations personnelles fait partie d'un ensemble beaucoup plus vaste d'altérations cognitives, linguistiques, affectives, attentionnelles, perceptives et comportementales. Dans l'amnésie dissociative en revanche, la perte de mémoire touche principalement les informations autobiographiques, les capacités cognitives étant généralement préservées. L'amnésie liée à une affection médicale générale est habituellement irréversible.

  • Il faut distinguer la perte de mémoire liée à l'utilisation de substances ou de médicaments de l'amnésie dissociative. On porte le diagnostic de trouble amnésique persistant induit par une substance si l'on estime qu'il y a une perte de la mémoire persistante, qui est liée aux effets physiologiques directs d'une substance (p. ex., une substance donnant lieu à abus ou un médicament). Alors que la capacité à fixer de nouveaux souvenirs est préservée dans l'amnésie dissociative, la mémoire à court terme est altérée dans le trouble amnésique persistant induit par une substance (c.-à-d. que le sujet peut se rappeler des événements immédiatement après qu'ils soient arrivés mais il ne le peut plus après un délai de quelques minutes). La perte de mémoire liée à une intoxication par une substance (p. ex., « black-out ») peut être distinguée de l'amnésie dissociative parce qu'il y a utilisation massive d'une substance et que l'amnésie a un caractère habituellement irréversible.

  • L'amnésie comme symptôme dissociatif est une des caractéristiques diagnostiques de la fugue dissociative autant que du trouble dissociatif de l'identité. Aussi, si l'amnésie dissociative survient exclusivement pendant l'évolution d'une fugue dissociative ou d'un trouble dissociatif de l'identité, on ne fait pas un diagnostic séparé d'amnésie dissociative. La dépersonnalisation figurant parmi les caractéristiques associées de l'amnésie dissociative, on ne fait pas un diagnostic de trouble de dépersonnalisation si la dépersonnalisation survient uniquement au cours d'une amnésie dissociative.

  • Dans l'état de stress post-traumatique et l'état de stress aigu, il peut y avoir amnésie de l'événement traumatisant. De même, les symptômes dissociatifs et l'amnésie font partie des critères diagnostiques du trouble somatisation. On ne porte pas un diagnostic d'amnésie dissociative si elle survient exclusivement pendant l'évolution de ces troubles.

  • L'amnésie simulée est particulièrement fréquente chez des sujets présentant des symptômes aigus et multiples dans un contexte où d'éventuels bénéfices secondaires sont évidents en rapport par exemple à des difficultés financières ou judiciaires, ou le désir d'échapper au combat, bien qu'une vraie amnésie puisse aussi être associée à ces mêmes facteurs de stress. En outre, les individus présentant une amnésie dissociative ont habituellement des scores élevés aux mesures courantes d'hypnotisabilité et de capacités dissociatives. L'amnésie simulée est plus fréquente chez des individus qui présentent des symptômes aigus, multiples dans un contexte où existent à l'évidence des bénéfices secondaires potentiels — en rapport par exemple avec des problèmes financiers ou juridiques ou le désir d'échapper au combat, bien qu'une amnésie véritable puisse, elle aussi, être liée à ce type de facteurs de stress. Lorsque le sujet retrouve la mémoire, l'exactitude de ses souvenirs doit être évaluée prudemment car les personnes à l'aide desquelles il les reconstitue sont souvent très suggestibles.

    Une vaste controverse s'est développée à propos de l'amnésie portant sur des sévices corporels ou des abus sexuels, en particulier lorsque ceux-ci sont censés dater de la petite enfance. Certains cliniciens pensent que la fréquence de ces agressions est sous-estimée, en particulier parce que les victimes sont souvent des enfants et que leurs auteurs ont tendance à nier ou bien à déformer leurs actes. Inversement, d'autres cliniciens craignent qu'il y ait une surestimation de cette fréquence, due en particulier à la non fidélité des souvenirs de l'enfance. Actuellement, il n'existe aucune méthode permettant d'établir avec certitude la véracité de tels souvenirs en l'absence de preuves pour les corroborer.

  • L'amnésie dissociative doit être distinguée également des pertes de mémoire liées au déclin cognitif lié à l'âge et des formes non pathologiques d'amnésie dont les oublis de la vie quotidienne, l'amnésie posthypnotique, l'amnésie infantile et, au cours de l'enfance, l'amnésie du sommeil et des rêves. L'amnésie dissociative peut être distinguée des trous de mémoire normaux par l'importance et le caractère involontaire de l'incapacité à se souvenir (p. ex., des souvenirs de nature traumatique) et par l'existence d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement.

Correspondance avec les Critères diagnostiques pour la CIM-10




    Les critères diagnostiques pour la recherche de la CIM-10 pour les Troubles dissociatifs précisent qu'il doit y avoir « des éléments en faveur d'une relation temporelle manifeste entre le début des symptômes et des événements stressants, des problèmes ou des besoins ». Dans le DSM-IV, il est indiqué dans les critères diagnostiques que l'information oubliée est habituellement traumatisante ou stressante.

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