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"Je pense qu’il ne faut pas penser à la place du psychiatre (...) Ce dernier n’a jamais rendu malade !" (1)

Dr Julie Bourgin-Duchesnay, psychiatre

Source : Interview donnée au groupement de parents  "Collectif Schizophrénies"

(1) La réalité : 13 000 à 32 000 personnes, selon les sources, décèdent chaque année en France du fait de leur traitement médical.



Dernière édition par Neptune le 5/6/2018, 07:03, édité 2 fois

Quelles sources Neptune ? je ne les vois pas



Dernière édition par Copper Lebrun le 10/4/2018, 18:08, édité 1 fois

Bonjour,

Cliquer sur le lien ci-dessus, puis descendre jusqu'à l'interview de ce psychiatre, dernier paragraphe de l'interview.

Nous sommes sur le fond d'accord avec vous, mais vous rappelons que ce répertoire est public, comme le dit le message qui vous est affiché au moment de faire "Répondre" :



Ce, au cas où vous souhaiteriez étayer ou adapter vos propos à un lectorat non inscrit.

Pour notre part, votre post n'étant ni injurieux ni diffamatoire, ni de nature à contrevenir à notre "charte" et aux règles générales des publications internet, nous le laissons tel quel.

De plus si nous avons mis en avant les propos du Dr Bourgin-Duchesnay, c'est qu'ils révèlent un état d'esprit manifestement présent dans cette profession. Le fait que ce médecin travaille à Sainte-Anne dans le service de la professeure Marie-Odile Krebs ne joue pas non plus favorablement, sachant comment y sont traités les patients internés sans consentement (voir nos reportages à ce sujet, dont un récent reportage action Levée judiciaire du "programme de soins" imposé par Sainte-Anne, hôpital psychiatrique). Vous faites erreur sur un détail : ce médecin ne fait pas partie de "Fondamental", mais a été retenue par le groupement "Collectif Schizophrénie", ainsi que la professeure Krebs, pour diffuser la "bonne parole" aux parents des associations adhérentes à ce collectif. Certaines reçoivent, comme Fondamental, des subventions conséquentes des laboratoires pharmaceutiques.

Le discours est effectivement déformé par la volonté à tout prix de "dépister" et de "prendre en charge" (comment ?) les adolescents présentant des "signes". Ce message est naturellement bien perçu par des parents traumatisés par une véritable schizophrénie de leur fils ou fille devenu adulte, mais le collectif a tort d'exploiter ainsi leur détresse.

Nous nous sommes d'ailleurs fermement opposés en 2015 à cette notion de "dépistage", en écho à une autre professeure Hélène VERDOUX du CHU de Bordeaux, épidémiologie psychiatrique, car le dépistage a fait les preuves de sa non efficacité. Pire, il fait entrer des jeunes personnes bien trop tôt en psychiatrie, avec toutes les conséquences que l'on sait, alors que la plupart peuvent évoluer normalement.  

    "L'absence de démonstration d'un réel bénéfice à long terme des programmes de dépistage va, espérons-le, contri­buer à modérer l'enthousiasme et le prosélytisme actif qui a prévalu pendant quelques années concernant la mise en place de ces programmes, et donc l'extension des indications des antipsychotiques aux sujets à haut risque.
    Hélène Verdoux, Professeur de Psychiatrie, CHU de Bordeaux, 2013

Plutôt que le "dépistage", cette nouvelle grande mode française, nous préférons, de loin, la "prévention", ce qui est totalement différent.

Pour revenir aux propos effectivement désolants de la docteure Bourgin-Duchesnay, heureusement qu'il existe aussi des psychiatres qui reconnaissent aux patients et à leur entourage, le droit et la faculté de "penser", et qui d'autre part ne dissimulent pas de cette façon le fait qu'il soit possible (et même fréquent) qu'un psychiatre, comme tout médecin, se trompe et, involontairement ou par méconnaissance, "rende malade", ou "aggrave l'état" de patients.

Le Dr Bourgin-Duchesnay a fait des études de médecine et ne peut l'ignorer : il s'agit là donc d'une communication pour le moins "limite" d'un point de vue déontologique.

Neptune

A mon avis, ce qu'il faut en retenir c'est que prévention # dépistage

puisque dans la plupart des cas de "dépistage" ciblés sur des jeunes, désignés par l'école ou le médecin généraliste (ou par leurs parents), nous aurons des critères de pré-diagnostic fondés sur le "trouble du comportement", et, comme il est révélé dans divers projets de dépistage, peu de considérations de rigueur étiologique quant à la nature réellement pathologique des troubles suspectés en question.

Le bon sens voudrait d'autre part que pour faire de la "prévention" il convienne de tout d'abord "prévenir" les gens eux-mêmes, du caractère éventuellement médical de leurs troubles... afin de leur donner le choix de décider par eux-même du type d'aide et de traitement auquel il pourront par la suite faire appel.

merci pour vous réponses futures

Bonjour Mr Copper Lebrun

Vos remarques sont judicieuses, et gagneraient à être postées directement dans les commentaires qui suivent cette vidéo.

J'ajouterais que le dépistage est une notion médicale de détection des prodromes d'un trouble ou d'une maladie, et s'il est relativement sûr dans le cas par exemple du cancer du colon pour les personnes de plus de 50 ans, il est effectivement totalement inadapté pour des adolescents, tandis que la prévention, elle, se base sur des mesures "prophylactiques" d'hygiène (mentale en l'occurrence), tandis que les campagnes actuelles sur la schizophrénie, ne font pas de prévention, mais du pré-traitement.

Ce qui est radicalement différent : sur 100 jeunes suspectés (et la question ouverte et sans réponse étant déjà "sur quelles bases ?") de pouvoir développer ultérieurement une schizophrénie, la réalité est que moins de 10% développeront effectivement une schizophrénie, mais ce qui est important, c'est qu'on ne sait pas dire lesquelles.

A contrario, les finlandais d'Open Dialogue font de l'intervention précoce en cas de crise avérée, et évitent ainsi à 70% des adultes toute prise de neuroleptiques. On ne connaît pas le chiffre pour les jeunes, mais il est certainement encore plus élevé.

Le prétraitement étant extrêmement iatrogène, cette campagne de dépistage est donc néfaste en terme de santé publique. Elle part du même principe que le vaccin qui, lui, est efficace et très rarement iatrogène, mais la différence de taille est que cette "prise en charge" précoce est, elle, très iatrogène.

Pour deux raisons :

    1. L'incitation à consulter, pour les parents comme pour le jeune, est stigmatisante et ne peut que le conduire à rejeter toute forme de thérapie puisqu'il n'est pas demandeur dans 99% des cas. Et donc les probabilités de développer un jour une schizophrénie ne sont pas diminuées au contraire.
    2. Il est iatrogène aussi parce que les psychiatres, par "principe de précaution", vont administrer rapidement des antipsychotiques (la risperidone/Risperdal par exemple a une AMM pour les moins de 18 ans), dont on sait par ailleurs qu'ils ont pour effet de perturber le développement cérébral, fondamental à cet âge. Il est même fréquent que soient administrés des antipsychotiques sans AMM pour les moins de 18 ans. Donc pour "prévenir" une maladie qui n'est pas avérée, on en injecte une réelle.


Cette campagne a été dénoncée en son temps par Hélène VERDOUX, qui n'est pas vraiment une "antipsychiatre" puisqu'elle est professeur de psychiatre, très connue, chef de service au CHU de Bordeaux. En 2013 elle écrit dans un ouvrage destiné aux étudiants et confrères :


    L'absence de démonstration d'un réel bénéfice à long terme des programmes de dépistage va, espérons-le, contri­buer à modérer l'enthousiasme et le prosélytisme actif qui a prévalu pendant quelques années concernant la mise en place de ces programmes, et donc l'extension des indications des antipsychotiques aux sujets à haut risque.
    Hélène Verdoux, Professeur de Psychiatrie, CHU de Bordeaux, 2013 "Les antipsychotiques", Lavoisier En savoir plus ...



Avec tous nos encouragements,



Dernière édition par Neptune le 14/4/2018, 17:29, édité 2 fois

merci pour ces références détaillées et qui, je l'espèrent, présagent de relations favorables dans l'élaboration de recherches concertées entre nos dispositifs informationnels mutuels.

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